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Greenpeace France réclame l’interdiction de l’hexane dans l’agroalimentaire

by Sara
France

Greenpeace France réclame l’interdiction hexane, Greenpeace France, solvants alimentaires et appelle à une action immédiate des autorités après la publication d’un rapport et l’annonce d’une mission parlementaire sur l’usage de l’hexane dans l’industrie agroalimentaire.

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bouteilles d'huile en rayon de supermarché
Des bouteilles d’huile dans un supermarché à Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône), le 3 septembre 2022

Greenpeace France demande l’interdiction dans l’industrie agroalimentaire de l’hexane, un solvant issu de la distillation du pétrole utilisé notamment pour l’extraction des huiles végétales, a indiqué l’ONG dans un communiqué publié lundi.

« Greenpeace France appelle les pouvoirs publics français et européens à prendre leurs responsabilités et à agir immédiatement pour protéger la santé de la population et mettre fin à l’usage de ce solvant dangereux », demande l’ONG dans un communiqué de presse publié lundi.

Dans un rapport établi après un an d’enquête et d’analyses en laboratoire, Greenpeace décrit l’hexane comme un risque sanitaire : « Cet hydrocarbure est une substance neurotoxique avérée, suspectée d’être reprotoxique et un potentiel perturbateur endocrinien », affirme l’ONG.

Les analyses menées par Greenpeace portent sur 56 produits alimentaires : « Sur 56 produits alimentaires testés, 36 contiennent des résidus d’hexane, dont des huiles, du beurre, des laits, y compris infantiles, ainsi que du poulet », selon le rapport. Les quantités relevées sont indiquées entre 0,05 et 0,08 mg/kg pour les huiles testées, soit très inférieures aux seuils réglementaires de 1 mg/kg.

Malgré ces niveaux de résidus, Greenpeace critique les normes en vigueur : l’ONG dénonce « des réglementations obsolètes et peu contraignantes, fondées sur des études datant de 1996 et fournies par les industriels eux-mêmes ».

La Commission européenne a demandé en mai dernier à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) de réévaluer « la sécurité de l’utilisation de l’hexane » dans l’agroalimentaire, précise l’Efsa sur son site internet.

Réactions politiques et industrielles en France

En France, une mission parlementaire doit prochainement être lancée, a annoncé le député MoDem Richard Ramos, qui a dit vouloir « informer, sensibiliser et préparer l’interdiction de ce solvant au profit de solutions respectueuses de la santé et de l’environnement ».

Du côté des professionnels, Hubert Bocquelet, de la Fédération nationale des corps gras (FNCG), a réagi auprès de l’AFP : « Il n’y a aucune alerte sanitaire concernant l’hexane ». Il a ajouté : « Dire qu’il y a du pétrole dans les assiettes est complètement faux. L’hexane est éliminé, il n’est plus présent dans les produits mis à la consommation si ce n’est sous forme de traces résiduelles ».

Greenpeace souligne que l’attrait industriel de l’hexane tient à son rendement : le solvant permet d’extraire environ 97 % de l’huile contenue dans la graine de colza ou de tournesol. L’ONG note toutefois que « des alternatives existent » comme la pression à froid, moins efficaces pour l’extraction.

L’ONG cible également le groupe Avril (Lesieur), accusé, selon son rapport, d’influencer les pratiques : le document indique que, « grâce à son influence tentaculaire et à son omniprésence au sein des instances agricoles et politiques », Avril contribue « à maintenir l’usage de l’hexane ».

Selon Greenpeace, « deux tiers des usines françaises » n’utilisent pas l’hexane, mais « près de 90 % des graines oléoprotéagineuses sont transformées dans des usines ayant recours à de l’hexane : ce sont les usines d’industriels tels que Saipol (filiale d’Avril), Cargill ou encore Bunge ».

Points chiffrés et prochaines étapes attendues

Les tests de Greenpeace portent sur 56 produits ; 36 ont montré des traces d’hexane. Pour les huiles analysées, les résidus mesurés varient entre 0,05 et 0,08 mg/kg, comparés au seuil réglementaire de 1 mg/kg.

Au plan institutionnel, l’initiative de la Commission européenne d’ordonner une réévaluation par l’Efsa marque une étape réglementaire importante. En France, la mission parlementaire annoncée par Richard Ramos devra préciser son calendrier et ses objectifs, notamment en matière d’information et de préparation d’éventuelles mesures d’interdiction.

Les positions opposées — revendication d’interdiction de Greenpeace et assurances de sécurité de la FNCG — devraient alimenter les débats à venir dans les instances nationales et européennes.

© 2025 AFP

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source:https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20250922-alimentation-greenpeace-france-demande-l-interdiction-de-l-hexane

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