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Deux rapports commandés par le groupe britannique GambleAware alerte sur la manière dont les jeunes, gambling, influence, célébrités, réseaux sociaux exposent et normalisent le jeu chez les mineurs ; près de 90 % des enfants âgés de 13 à 17 ans seraient confrontés à des contenus liés aux paris en ligne.
Au Royaume‑Uni, les rapports GambleAware révèlent une exposition massive des adolescents via les réseaux sociaux
Les deux études, l’une quantitative et l’autre qualitative, montrent que les enfants sont largement exposés à du contenu sur le jeu sur des plateformes telles que YouTube, Instagram, TikTok et Twitch. Dans un sondage portant sur 2 100 enfants âgés de 11 à 17 ans, près de 90 % des 13‑17 ans déclaraient avoir vu des contenus liés aux paris en ligne.
Un quart des participants ont indiqué que le fait de voir une célébrité jouer ou en faire la publicité leur avait donné envie d’essayer, proportion qui monte à 36 % chez les garçons de 16‑17 ans. Cela en dépit du fait que presque quatre enfants sur cinq estiment que personne de moins de 18 ans ne devrait être exposé à des contenus ou publicités sur le jeu ; l’âge légal pour parier est de 18 ans.
Les focus groups avec des jeunes de 13 à 17 ans font également apparaître des pratiques préoccupantes : 16 % disent avoir vu des créateurs de contenu partager des liens ou des codes d’inscription pour des opérateurs de jeu, et 14 % avoir vu des conseils ou astuces de paris.
Produits visés, normalisation et témoignage personnel
Les rapports mettent en garde contre des contenus provenant aussi bien d’opérateurs établis que de sites non autorisés promouvant des produits récents ou non régulés liés aux jeux vidéo, comme le « skins betting » et les « loot boxes ». Ces mécanismes impliquent l’utilisation d’objets numériques en jeu qui ont de la valeur pour les joueurs et peuvent être échangés, misés ou gagnés par des systèmes reproduisant des comportements de jeu réels.
Parmi les témoignages recueillis, Niks Kolosnicins, 24 ans, évoque son expérience : “I used to see a huge amount of gambling ads when watching online streamers and esports – and with my favourite influencers promoting gambling, and many of my friends regularly betting, gambling became normalised for me.” Il explique que cette exposition a provoqué une addiction au jeu qui a gravement perturbé sa scolarité et perduré pendant ses années universitaires.
Des enfants ayant participé aux études ont également cité la présence de grandes stars du sport dans des contenus de jeu, contribuant à l’image sociale et parfois aspiratoire du pari.
Réactions politiques et universitaires face à l’influence des célébrités
Des responsables politiques ont réagi vivement aux conclusions. La députée travailliste Beccy Cooper, qui plaide pour un nouveau projet de loi remplaçant la législation de 2005, estime que les lois actuelles « failing to protect children from online gambling marketing where influencers portray gambling as socially acceptable or aspirational ». Elle a ajouté que « future generations should look back on this era of proliferation, targeting and sports gamblification with the same level of disbelief ».
Le pair libéral‑démocrate Don Foster a décrit le rapport comme « extremely concerning » et a demandé un examen plus strict des publicités pour le jeu.
Sur le plan académique, Heather Wardle, professeure de recherche et politique sur le jeu à l’université de Glasgow, met en garde : « content seen at an early age can mean that gambling becomes “embedded deeply within social practices”. » Elle ajoute : « Evidence shows there is a real risk of escalating harms among this already higher‑risk age group. »
Mesures annoncées et positions des autorités
Le gouvernement précédent et le parti travailliste ont pris certaines mesures pour restreindre des aspects de la régulation des jeux, notamment en limitant la mise maximale sur les machines à sous en ligne à l’équivalent d’environ 5,85 € (anciennement 5 £), mais n’ont pas imposé d’interdictions strictes sur la publicité.
Zoe Osmond, directrice générale de GambleAware, a déclaré : “It is unacceptable that children’s environments continue to be flooded with age‑restricted content.”
Un porte‑parole du Department for Culture, Media and Sport a répondu : “We recognise the impact harmful gambling can have on individuals and their families, and we are absolutely committed to strengthening protections for those at risk, including children and young people. There are already a range of robust rules in place on gambling adverts, including rules to ensure adverts are not targeted at or strongly appeal to children. We will continue to work closely with the gambling industry to ensure that advertising is appropriate, responsible, and does not exacerbate harm.”
Le rapport souligne la nécessité d’un encadrement renforcé des contenus produits par des influenceurs et des comptes populaires, afin d’éviter que le jeu ne soit perçu comme une activité normale ou désirable par des mineurs.