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Quand on s’appelle José Garcia, qu’on est connu et apprécié de nombreux Français, il peut être tentant d’utiliser son image à des fins publicitaires. Seulement voilà, lorsqu’il s’agit de boisson alcoolisée, tout n’est pas permis.
Le comédien de 59 ans l’a visiblement appris à ses dépens, puisqu’il vient d’être condamné par le Tribunal correctionnel de Paris à 10 000 euros d’amende. En utilisant son image pour promouvoir le Vin « Rosé Garcia », jeu de mots lié au nom de l’acteur, José Garcia a enfreint la loi Evin. Il est condamné pour publicité illicite d’une boisson alcoolisée.
Une vidéo promotionnelle qui ne passe pas
Mais que l’on ne s’y méprenne pas : l’acteur n’est pas sanctionné pour avoir prêté son nom au vin rosé conçu par la marque Les Niçois, propriété de la société “Et Alors”, ni même pour avoir accepté que son visage figure sur les étiquettes des bouteilles. Ce qu’on lui reproche, c’est sa présence dans une vidéo promotionnelle, diffusée entre autres via le compte Instagram de la marque Les Niçois.
En faisant cela, José Garcia a enfreint la loi Evin, laquelle interdit d’associer l’alcool à un cadre favorable ou attractif.
José Garcia n’était pas le seul accusé. Le Tribunal correctionnel de Paris a également condamné :
- la société “Et Alors” à 20 000 € d’amende ;
- son directeur général à 20 000 € d’amende avec sursis ;
- le site de vente en ligne Vinalia à 5 000 € d’amende avec sursis.
Un combat porté par une association de lutte contre l’addiction
Ce jugement découle des actions de l’association Addictions France, qui affirme avoir d’abord tenté un dialogue avec les différentes parties impliquées dans ce vin rosé. Faute d’accord amiable, l’association a saisi le Tribunal correctionnel de Paris.
Tandis que le tribunal a sévèrement sanctionné les vidéos, il a débouté Addictions France de sa demande concernant le caractère illicite du conditionnement, “c’est-à-dire sur l’appellation ‘Rosé Garcia’ mais aussi pour la présence de la tête de l’acteur sur le packaging”. L’association regrette cette décision et se réserve le droit de faire appel, estimant que sa requête pourrait être acceptée.
Elle précise : “Le point relatif au conditionnement semble en apparente contradiction avec la position de la Cour de Cassation sur le sujet. De nombreux conditionnements ont en effet été déclarés illicites par différents tribunaux.”
Addictions France constate également une augmentation des collaborations pour la “co-création” de bouteilles en édition limitée entre artistes et marques d’alcool. Le but : faire oublier qu’il s’agit de publicité et contourner la loi, en présentant les célébrités comme parties prenantes du processus de fabrication plutôt que de simples ambassadeurs publicitaires, déplore l’association.
Du risque de banalisation de l’alcool
L’association, très vigilante sur le respect de la loi Evin, souligne que l’association entre alcool et célébrités a un impact significatif sur la population :
- minimisation du risque lié à l’alcool ;
- banalisation de la consommation d’alcool ;
- phénomène de mimétisme, notamment chez les jeunes.
Plusieurs cas ayant fait jurisprudence, Addictions France espère voir ce vin à l’effigie de José Garcia purement et simplement interdit. À l’instar du cocktail alcoolisé estampillé “Emily in Paris” (du nom de la série Netflix), interdit à la vente en France après décision judiciaire, qui avait considéré que l’usage de la marque dépassait le cadre informatif autorisé par la loi.