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Depuis la suite 428 de l’aile nommée « le Château », la vue sur le lac Léman en contrebas et la chaîne des Alpes est époustouflante en ce matin de la mi-juin. Cet effet ressourçant est exactement ce que souhaite offrir la Clinique La Prairie, une institution de cures de jouvence fondée en 1931 par le professeur Paul Niehans, pionnier de la thérapie cellulaire, près de Montreux, en Suisse. _« Pas à pas, déployez votre potentiel, ralentissez le temps et préservez votre jeunesse »,_ promet l’établissement, détenu par la famille Mattli, qui a accueilli de nombreuses personnalités à travers les décennies, de Greta Garbo à Marilyn Monroe, en passant par Charles de Gaulle et plus récemment, des artistes comme Carla Bruni et Irène Jacob.
Un centre médical de pointe derrière le charme d’une villégiature pour grandes fortunes
Au cœur d’un parc arboré, la clinique – dotée de 38 suites luxueuses réparties dans trois bâtiments de style classique ou moderne, d’un spa de 1 600 m² et d’un salon de fitness dernier cri – ne néglige aucun détail pour bichonner ses prestigieux résidents. Chaque lit dispose d’un choix de trois oreillers anti-âge destinés à améliorer le sommeil, dont l’un est infusé à la vitamine E, un puissant antioxydant. _« Nous voulons que nos clients trouvent un service sur mesure »,_ confie le PDG, Simone Gibertoni. Avec cinq membres du personnel pour chaque résident, l’accompagnement à la clinique suisse pourrait faire pâlir d’envie de nombreux hôpitaux. Les tarifs reflètent ce raffinement, avec des prix variant entre 12 000 et 52 000 euros la semaine en pension complète.
Derrière son charme de villégiature pour grandes fortunes, la Clinique La Prairie est également un centre médical de pointe. Elle propose quatre programmes de ralentissement du vieillissement – revitalisation, détox, potentiel cérébral et poids idéal – afin d’établir une méthode personnalisée _« pour freiner la sénescence cellulaire »,_ que chaque client peut ensuite appliquer dans sa vie quotidienne.
A peine leurs valises posées, les hôtes entament leur séjour par un bilan médical complet pour ajuster leur parcours tout au long de la semaine. Les repas, concoctés par le chef David Alessandria, auréolé du titre de « Meilleur ouvrier de France », sont supervisés par des diététiciens qui veillent à réduire le _« stress oxydatif »,_ les effets inflammatoires et les dysfonctionnements métaboliques, avec des menus exclusivement à base de plantes, de fibres et de protéines. Les couloirs lumineux et parfumés alternent entre des vitrines exposant montres et bijoux étincelants et des œuvres d’art à visée thérapeutique.
Technologies de diagnostic et thérapies exclusives
_« Chaque soin est validé par nos médecins et experts avant d’être intégré à nos programmes, »_ souligne Simone Gibertoni. _« Nous proposons des technologies de diagnostic et des thérapies uniques, que l’on ne trouve nulle part ailleurs. »_ Dernière innovation : le Longevity Master Assessment, un système d’analyse intégrant plus de 300 biomarqueurs et combinant profilage génétique, bilan neuromusculaire et étude du microbiote. Une cabine flambant neuve pour la thérapie par le son, Audiovitality, cible des zones du corps pour les relaxer et les revitaliser en quarante-cinq minutes.
Mais le « must » de cette retraite anti-vieillissement reste la cryothérapie, généralement utilisée pour la récupération physique rapide des grands sportifs. Équipés de chaussettes et chaussons en laine, les patients pénètrent dans une cabine où ils reçoivent des jets d’azote liquide à -130 degrés. Au bout d’une minute et demie sur les trois prévues, l’expérience peut être intense. Heureusement, une réconfortante séance d’infrathérapie avec passage dans un caisson à rayons infrarouges longs à 70 °C suit pour apaiser les tensions musculaires et articulaires.
Expansion internationale de la Clinique La Prairie
_« Nos clients ont confiance en notre marque grâce à sa caution scientifique solide, »_ affirme le directeur médical, le docteur Adrian Heini. Certains fidèles reviennent chaque année dans ce _« health resort »_ qui a l’apparence d’un palace. La clinique, qui revendique un chiffre d’affaires entre 50 et 100 millions d’euros, connaît une croissance de 10 à 20 % du nombre de patients par an.
Un deuxième établissement a ouvert ses portes à Anji, en Chine, en 2024, et un autre verra le jour à Amaala, en Arabie saoudite, en 2026. Des « centres urbains » pour le suivi des clients après leur cure ont également été établis à Madrid, Bangkok, Doha, Taipei et Dubaï, avec un rythme d’ouverture de deux nouvelles adresses par an. Comme le corps et l’esprit, la rentabilité de la longévité s’entretient au-delà de la clinique.