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Une étude récente publiée dans la revue Nature Aging révèle que les avancées spectaculaires en matière d’espérance de vie observées au XXe siècle pourraient ne pas se reproduire dans les années à venir. Ce constat soulève des questions cruciales sur l’évolution de la longévité dans les pays riches.
Un débat en cours sur l’espérance de vie
Depuis trente ans, le sujet de l’espérance de vie humaine suscite des débats parmi les démographes. Après avoir stagné pendant des siècles, l’espérance de vie a connu une forte augmentation dans la seconde moitié du XXe siècle, grâce à des progrès significatifs dans les domaines de la médecine et de la santé publique. Cette période a été marquée par un gain d’environ trois ans d’espérance de vie par décennie, alors que les précédents siècles n’enregistrent qu’un an de gain tous les un ou deux siècles.
Les résultats de l’étude
Selon l’étude, la hausse exceptionnelle de l’espérance de vie a commencé à ralentir dans les pays développés au cours des trente dernières années. Les chercheurs estiment que cette tendance pourrait se maintenir au XXIe siècle, à moins de réaliser des progrès majeurs dans la gestion du vieillissement biologique.
Les chercheurs se sont concentrés sur huit pays ayant les niveaux d’espérance de vie les plus élevés entre 1990 et 2019 : l’Australie, la France, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, l’Espagne, la Suède et la Suisse, ainsi que sur Hong Kong et les États-Unis. L’espérance de vie aux États-Unis a stagné depuis les années 2010, en grande partie à cause des effets de l’épidémie de Covid-19.
Un ralentissement inquiétant
Les résultats montrent que, en moyenne, ces populations n’ont gagné que 6,5 années d’espérance de vie en trente ans, un chiffre bien inférieur à celui des décennies précédentes. Seules la Corée du Sud et Hong Kong ont continué à enregistrer des gains significatifs, qualifiés d’« extension radicale de la durée de vie », avec un gain approximatif de trois mois par an.
À Hong Kong, des facteurs tels que la prospérité économique et des lois antitabac rigoureuses semblent avoir joué un rôle décisif dans cette amélioration de la longévité.
Vers un plafond de verre ?
Jay Olshansky, professeur de santé publique à l’université de l’Illinois et principal auteur de l’étude, explique que le ralentissement observé résulte de la réussite des soins de santé. Plus de personnes atteignent un âge avancé, mais le processus biologique du vieillissement devient alors le principal facteur de risque.
Ce phénomène a mené certains chercheurs à postuler l’existence d’un « plafond de verre » de la longévité, où l’humanité atteindrait ses limites biologiques. En revanche, d’autres démographes, comme James Vaupel, défendaient l’idée que ces limites pourraient être dépassées grâce aux révolutions scientifiques à venir.
Carlo Giovanni Camarda, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), note que cette étude représente une réponse aux théories de Vaupel, soulignant l’importance de ces nouvelles découvertes.
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