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Révélée à 18 ans pour son premier rôle dans Rosetta, l’actrice belge Émilie Dequenne est décédée à 43 ans, le dimanche 16 mars en soirée dans la région parisienne, des suites d’un cancer rare. En octobre 2023, elle avait annoncé être atteinte d’un corticosurrénalome, un cancer du système endocrinien diagnostiqué deux mois plus tôt, qui l’avait éloignée des plateaux de tournage. Après huit mois de rémission complète, le cancer était malheureusement réapparu en fin d’année dernière.
Un cancer plus fréquent chez les femmes
Le corticosurrénalome est une tumeur extrêmement rare, touchant environ une à deux personnes par million d’habitants chaque année. Selon l’Institut Gustave Roussy, cette maladie survient principalement chez les adultes entre 40 et 50 ans, mais elle peut également affecter les enfants de moins de 15 ans. Il est important de noter que cette tumeur est plus souvent observée chez les femmes que chez les hommes, bien qu’aucune explication précise ne soit disponible à ce jour.
Ce cancer se développe à partir du cortex surrénalien, une partie de la glande surrénale responsable de la sécrétion de trois types d’hormones :
- Les glucocorticoïdes, qui influent sur le métabolisme ;
- Les minéralocorticoïdes, qui régulent la pression artérielle ;
- Les hormones sexuelles.
Quels sont les effets de ce cancer ?
Dans la majorité des cas, aucune cause ni facteur favorisant n’a été identifié. Néanmoins, le corticosurrénalome peut parfois être associé à des maladies héréditaires rares telles que :
- Le syndrome de Li-Fraumeni ;
- Le syndrome de Wiedemann-Beckwith ;
- La néoplasie endocrinienne multiple de type 1 ;
- Le syndrome de Gardner.
Les signes cliniques orientent souvent le diagnostic, notamment une sécrétion excessive de cortisol, connue sous le nom de syndrome de Cushing, qui concerne jusqu’à 10 % des cas de corticosurrénalomes. Ce syndrome se manifeste par :
- Un changement notable de l’apparence du visage et du corps ;
- Une peau fine et grasse ;
- Des vergetures sur l’abdomen, les cuisses et les bras ;
- Des ecchymoses dues à une fragilité vasculaire ;
- Une faiblesse musculaire ;
- Une ostéoporose liée à une perte protéique ;
- Un diabète ;
- Une hypertension artérielle.
Il est important de rappeler que seuls 5 à 10 % des cas de syndrome de Cushing sont causés par un corticosurrénalome. Ces symptômes, combinés à une grande fatigue, avaient mis Émilie Dequenne sur la piste de son cancer. Elle confiait dans Sept à Huit : « Petit à petit, de fil en aiguille, c’est un cauchemar qui commence. Une prise de sang bizarre, un scanner à passer… ».
Quels sont les traitements possibles ?
Les manifestations de cette maladie sont variées, liées à une sécrétion excessive d’hormones surrénaliennes et/ou à des douleurs abdominales. Parfois, les symptômes sont minimes, voire absents, ce qui complique le diagnostic. Dès la suspicion, un bilan complet est essentiel, incluant des analyses de sang, d’urine, et des examens d’imagerie, réalisés dans un centre expert.
Le traitement dépend de l’étendue de la maladie et de facteurs pronostiques déterminés lors du bilan initial ainsi qu’après analyse de la tumeur post-chirurgie. La première étape est habituellement chirurgicale, visant à retirer les cellules cancéreuses et limiter leur prolifération. Lorsque toutes les lésions ne peuvent être enlevées, la chirurgie est complétée par une chimiothérapie.
Selon Émilie Dequenne, qui avait évoqué son combat dans Sept à Huit, elle devait poursuivre une chimiothérapie : « Il y a une partie de mon cancer qui répond au traitement et une autre qui n’y répond pas, voire qui progresse. » En fonction du stade, d’autres options comme la radiothérapie ou des traitements ciblés peuvent être envisagés.