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Une étude récente révèle que les célibataires sont plus à risque de souffrir de dépression par rapport aux personnes en couple. Ces résultats soulignent l’importance des relations stables pour la santé mentale, et pourraient orienter les efforts de prévention.
La solitude en hausse en Europe
En Allemagne, plus de 20 % de la population vit seule, un chiffre en forte augmentation au cours des dernières décennies. Cette tendance soulève des questions non seulement sur l’habitat, mais aussi sur la santé mentale des individus, comme le montre une étude publiée dans la revue Nature Human Behaviour.
Des résultats similaires à travers les cultures
Une équipe de recherche internationale a examiné les symptômes dépressifs chez différents groupes : personnes en couple, séparées, divorcées, veuves et célibataires. L’étude a utilisé les données de santé de plus de 100 000 personnes issues de sept pays, dont les États-Unis, la Chine, l’Indonésie, le Royaume-Uni, l’Irlande et le Mexique.
Les résultats indiquent que dans toutes les cultures étudiées, les célibataires présentent un risque accru de souffrir de dépression par rapport à ceux vivant en couple. Les chercheurs suggèrent que les relations stables offrent une sécurité financière et un soutien social qui contribuent à un meilleur bien-être mental.
La différence entre être seul et être isolé
Nicolas Rohleder, professeur de psychologie de la santé, souligne que ce n’est pas uniquement le fait d’être en couple qui compte, mais aussi le sentiment d’appartenance. « La solitude a des effets néfastes sur la santé. Être en couple réduit souvent ce sentiment d’isolement », explique-t-il.
Il est également important de noter que la solitude ne nécessite pas obligatoirement une relation romantique. Les résultats de l’étude montrent que, bien que les célibataires soient plus à risque, les variations culturelles influencent ce lien. Par exemple, dans les cultures occidentales, les célibataires sont plus affectés par la dépression que dans certaines cultures asiatiques, où le sens de la communauté peut atténuer ce risque.
Le rôle du sexe et de l’éducation
L’étude a révélé des différences significatives entre les sexes. Les hommes célibataires ont tendance à présenter un risque plus élevé de dépression que les femmes. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les femmes entretiennent souvent des réseaux sociaux plus larges et plus solides.
Le niveau d’éducation influence également la santé mentale. Les personnes éduquées ayant des relations instables sont plus susceptibles de souffrir de dépression que celles avec un niveau d’éducation moindre.
Consommation d’alcool et de tabac
Les chercheurs ont également étudié l’impact de la consommation d’alcool et de tabac sur la santé mentale. L’analyse de 20 000 individus sans symptômes dépressifs a permis d’établir un lien entre ces habitudes et le développement de dépressions chez les célibataires, notamment au Mexique, en Chine et en Corée.
La consommation d’alcool et de tabac peut entraîner des modifications biologiques qui prédisposent à des problèmes de santé mentale. De plus, la solitude peut inciter certains à consommer davantage de ces substances, créant ainsi un cercle vicieux.
Agir contre la solitude chez les célibataires
Les résultats de cette étude, bien que prévisibles, sont cruciaux pour éclairer les politiques de santé publique. Le professeur Rohleder insiste sur l’importance d’agir, notamment en ce qui concerne les personnes âgées qui vivent seules, afin de prévenir des problèmes de santé mentale qui engendrent des souffrances humaines et des coûts élevés pour le système de santé.