Face aux inquiétudes sanitaires croissantes, les États-Unis ont décidé de bannir progressivement huit colorants alimentaires artificiels dérivés du pétrole d’ici la fin de l’année 2026. Ces additifs sont pointés du doigt pour leur rôle potentiel dans le développement de troubles tels que l’hyperactivité, le diabète et certains cancers, particulièrement chez les enfants.
Une décision soutenue par un consensus politique et scientifique
Cette initiative bénéficie d’un large soutien parmi les experts de la santé publique et marque un rare consensus politique aux États-Unis. Le gouvernement de Donald Trump a ainsi annoncé son intention d’éliminer tous les colorants artificiels actuellement autorisés dans l’alimentation.
Marty Makary, le nouveau directeur de la Food and Drug Administration (FDA), a précisé lors d’une conférence de presse que l’agence allait « supprimer de facto tous les colorants alimentaires dérivés du pétrole » sur le territoire américain. Ces huit colorants synthétiques sont progressivement interdits d’ici fin 2026 en raison de leurs effets nocifs avérés ou suspectés sur la santé.
« Au cours des 50 dernières années, les enfants américains ont été exposés à une quantité croissante de produits chimiques artificiels toxiques », a-t-il souligné, évoquant des études qui ont établi un lien entre ces additifs et des troubles comme l’hyperactivité, le diabète ou encore certains cancers.
Des colorants présents dans une multitude de produits alimentaires
Cette annonce fait suite à une interdiction récente, en janvier, par la précédente administration démocrate, d’un autre colorant artificiel appelé « Red 3 » (ou E127 en Europe) dans les aliments. Ce colorant, connu depuis plus de trente ans pour provoquer des cancers chez les animaux, ne sera plus autorisé en Amérique du Nord.
Les huit colorants concernés incluent notamment le rouge « Red 40 » (connu sous le nom E129 en Europe), ainsi que les jaunes « Yellow 5 » (E102) et « Yellow 6 » (E110). Ces derniers sont les plus couramment utilisés par l’industrie agroalimentaire, explique Peter Lurie, président du Center for Science in the Public Interest (CSPI), une association de défense des consommateurs.
On les retrouvait jusqu’à présent dans des milliers de produits alimentaires variés : bonbons, céréales, sauces ou boissons. Pourtant, selon Peter Lurie, « aucun d’entre eux n’a de valeur nutritionnelle ». Leur principal rôle est commercial : ils servent à rendre les aliments plus attrayants en leur donnant des couleurs plus vives, plus rouges, plus bleues ou plus fruitées, trompant ainsi le consommateur.