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Manger tard n’est pas uniquement une question d’heure. Ce qui compte vraiment, c’est l’intervalle entre le dîner et le coucher et la manière dont notre organisme réagit à ce repas nocturne. Dans l’immédiat, un dîner tardif et lourd peut favoriser des troubles digestifs et perturber la qualité du sommeil, car le métabolisme est moins efficace le soir et la production d’insuline est réduite.
À long terme, des repas tardifs et copieux pourraient aussi influencer le rythme circadien et les hormones liées à la faim et à la satiété, comme la ghreline et la leptine. Certaines études évoquent aussi une possible intolérance nocturne au glucose et un impact sur l’oxydation des graisses, avec des implications potentielles pour le diabète et l’obésité. Toutefois, ces effets concernent principalement les dîners tardifs répétés et prolongés dans le temps.
Conséquences à court terme d’un repas tardif et copieux
Sur le court terme, manger tardivement un repas copieux juste avant de se coucher risque avant tout de favoriser les troubles digestifs et donc de perturber la qualité du sommeil. En effet, l’organisme est physiologiquement moins performant pour digérer le soir: son métabolisme est ralenti et sa production d’insuline réduite. — Alexandra Murcier, diététicienne.
Un dîner lourd et riche, pris juste avant de dormir, peut également favoriser un reflux gastro-œsophagien, avec remonter partielle du bol alimentaire et sensations de brûlures ou d’inconfort. Ces troubles peuvent gêner le réveil nocturne et altérer la qualité du repos.
Effets à long terme sur le rythme circadien et les hormones
À plus longue échéance, certaines études suggèrent que des repas tardifs et copieux pourraient perturber le rythme circadien et l’équilibre des hormones de la faim et de la satiété, notamment la ghreline et la leptine. Cette perturbation peut influencer les signaux qui régulent l’appétit et la sensation de satiété au fil de la journée.
Une alimentation tardive est également soupçonnée d’induire une intolérance nocturne au glucose, de réduire l’oxydation et la mobilisation des acides gras et, potentiellement, d’augmenter les risques de diabète et d’obésité. Cependant, ces conclusions doivent être interprétées avec prudence en raison des biais et des échantillons parfois limités des études.
« Mais ces conséquences concernent les personnes qui dînent tard de façon très régulière et sur le long terme. Un repas tardif de temps en temps le week-end ou pour une occasion quelconque sera sans conséquence », rassure la diététicienne.
Manger tard et se coucher juste après fait-il grossir ?
Le fameux adage selon lequel il faut « manger comme un roi, déjeuner comme un prince et dîner comme un pauvre » laisserait penser que les calories consommées le soir pèsent davantage sur la balance. C’est une idée reçue: ce qui fait grossir, c’est surtout d’absorber plus de calories que ce que l’on dépense. La balance des apports et des dépenses doit être équilibrée sur la journée.
Pour perdre du poids, l’objectif est un déficit calorique: brûler plus de calories que l’on n’en absorbe. Toutefois, comme le montrent les études évoquées, dîner tardivement peut perturber le métabolisme nocturne et l’équilibre glycémique, ce qui, à terme, pourrait favoriser la prise de poids. Ces résultats demandent néanmoins une interprétation prudente compte tenu des biais potentiels et du nombre restreint de participants.
Combien de temps avant de dormir faut-il manger dans l’idéal ?
Il est préférable, lorsque c’est possible, de respecter un laps de temps minimum entre le dîner et le coucher. Idéalement, laisser passer au moins deux heures entre la fin du repas et le moment de se mettre au lit permet à une bonne partie du bol alimentaire de quitter l’estomac. Cette précaution diminue le risque que la digestion perturbe le sommeil et, à long terme, l’équilibre glycémique nocturne.
Que manger tard le soir sans grossir ?
Pour ceux qui n’ont pas d’autre option que de dîner tard, privilégier un dîner aussi digeste que possible est recommandé. La diététicienne conseille notamment :
- Une portion moyenne de protéines maigres, comme du poisson, des œufs ou du jambon
- Des légumes
- Et une petite portion de féculents pour éviter d’éveiller une faim au milieu de la nuit
À éviter : les repas trop gras (plats en sauce, fritures, raclette…) et les portions excessives de féculents, qui demandent plus de temps à digérer.
Quid du sucre le soir ?
Le sucre et les produits sucrés constituent des calories vides qui n’apportent pas grand-chose à l’équilibre alimentaire, si ce n’est le plaisir. Ils doivent être limités autant que possible tout au long de la journée et idéalement ne pas dépasser 10 % de l’apport calorique quotidien. Toutefois, il est important de se faire plaisir et d’être à l’écoute de ses envies, même le soir.
Si une envie sucrée survient le soir, privilégier un petit plaisir plutôt que de craquer sur une collation isolée peut être moins dérangeant pour la glycémie si le reste du dîner est riche en fibres et protéines. Manger du sucre en fin de repas peut aider à ralentir l’absorption et à limiter les pics glycémiques et les réponses insulinques.
Combien de calories doit apporter le repas du soir ?
L’apport calorique du dîner varie fortement d’une personne à l’autre, selon les besoins énergétiques globaux. Il est préférable d’envisager les portions en termes de proportions plutôt qu’en calories absolues. En règle générale, le repas du soir doit représenter environ un tiers de l’apport calorique journalier pour ceux qui prennent un petit-déjeuner, et jusqu’à 40 % pour celles et ceux qui ne prennent pas de petit-déjeuner.