Home Santé Mariage et risque d’Alzheimer : ce que révèle une étude sur 18 ans

Mariage et risque d’Alzheimer : ce que révèle une étude sur 18 ans

by charles
Mariage et risque d'Alzheimer : ce que révèle une étude sur 18 ans

Contrairement aux idées reçues, vivre seul après 60 ans ne serait pas forcément synonyme d’une vulnérabilité accrue au déclin cognitif. Une étude franco-américaine menée sur près de deux décennies vient bouleverser certaines hypothèses longtemps considérées comme acquises dans la recherche sur le vieillissement. Ces travaux révèlent que les personnes âgées divorcées ou célibataires présentent un risque significativement plus faible de développer une démence que celles restées mariées. La maladie d’Alzheimer, la forme la plus répandue de démence, est au cœur de ces investigations.

Une étude approfondie sur 18 ans

Publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, cette étude résulte d’une collaboration entre la Florida State University College of Medicine et l’Université de Montpellier. Elle s’appuie sur une vaste cohorte de plus de 24 000 personnes âgées, en bonne santé au début de l’étude, suivies pendant près de 18 ans dans le cadre du National Alzheimer’s Coordinating Center aux États-Unis. Ces données longitudinales permettent d’observer avec précision l’évolution du risque de démence en fonction du statut matrimonial.

Le mariage, un facteur complexe pour la santé cognitive

Depuis plusieurs années, le lien entre statut matrimonial et santé cognitive fait débat. Alors que le mariage est souvent associé à une meilleure santé globale et à une espérance de vie plus longue, son influence sur le risque de démence reste nuancée.

Dans cette étude, les chercheurs ont classé les participants selon leur statut matrimonial : marié, veuf, divorcé ou célibataire. Ils les ont suivis à travers des évaluations cliniques annuelles standardisées. Au terme de la période d’observation, 20,1 % des participants avaient développé une démence :

  • Personnes mariées : 21,9 %
  • Veufs : 21,9 %
  • Divorcés : 12,8 %
  • Célibataires : 12,4 %

Les divorcés et les célibataires semblaient donc significativement moins touchés par la démence.

Des résultats robustes malgré les facteurs confondants

Les chercheurs ont affiné leur analyse grâce à des modèles statistiques sophistiqués, prenant en compte plusieurs variables clés. Ils ont ainsi confirmé que le risque plus faible chez les célibataires et divorcés persistait même après correction. De plus, ces groupes étaient aussi moins susceptibles de voir leur trouble cognitif léger évoluer vers une démence avérée.

Il est important de noter que le statut matrimonial ne semblait pas influencer significativement le risque de démence vasculaire ou de dégénérescence lobaire frontotemporale, deux autres formes majeures de démence.

Le mariage, entre soutien émotionnel et potentiels facteurs de stress

Les auteurs de l’étude soulignent que si les relations conjugales peuvent offrir un soutien émotionnel important, elles peuvent aussi, dans certains cas, être sources de stress ou de conflits nuisibles à la santé cérébrale. Ce double aspect pourrait expliquer en partie les résultats observés.

Par ailleurs, les chercheurs précisent que les personnes non mariées incluses dans l’étude étaient souvent plus jeunes et en meilleure santé au moment de leur inscription, ce qui pourrait constituer un biais de sélection. Cependant, le contrôle rigoureux des données pour de nombreux facteurs conférant une solidité supplémentaire aux conclusions.

Risque Maladie DAlzheimer Mariage| Maladie DAlzheimer| Démence| Santé Cognitive| Mariage| Stress| Vieillissement| Étude Scientifique| Démence Vasculaire

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés