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Les médicaments antiobésité sont devenus un sujet omniprésent sur les réseaux sociaux en France, suscitant une forte curiosité des internautes et une diffusion massive de contenus autour de traitements comme le Saxenda, le Wegovy et le Mounjaro.
En France, médicaments antiobésité et contenus viraux sur TikTok depuis juin
Sur TikTok, des centaines de vidéos amateurs documentent des parcours de soins avec ces injections, accompagnées de hashtags tels que #pertedepoids ou #avantapres. Les internautes y montrent les kilos perdus, donnent des conseils et racontent leurs doutes sur d’éventuels effets secondaires. Cette surabondance de témoignages et de recommandations a coïncidé avec une visibilité accrue des laboratoires pharmaceutiques dans l’espace public, notamment par des publicités télévisées et des affichages dans le métro parisien.
Traitements visés et familles pharmacologiques
Les produits les plus évoqués sont le Saxenda et le Wegovy, commercialisés par Novo Nordisk, et le Mounjaro, développé par le laboratoire américain Lilly. Ces trois médicaments appartiennent à la famille des agonistes du récepteur GLP‑1 (aGLP‑1) et sont administrés par injection pour favoriser la perte de poids.
Évolution des conditions de prescription en juin
En juin, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a assoupli les conditions de prescription de ces aGLP‑1. Jusqu’alors, la première prescription devait être réalisée par un spécialiste en endocrinologie, diabétologie ou nutrition. Depuis la nouvelle recommandation, tout médecin généraliste est autorisé à prescrire ces médicaments.
Cette décision, souhaitée de longue date par les laboratoires, a été prise en attendant la présentation d’un « plan obésité » annoncé par le ministre chargé de la santé, Yannick Neuder, pour la rentrée. Elle a cependant eu pour effet d’accélérer la diffusion de contenus sponsorisés et commerciaux en ligne, parfois problématiques ou illégaux.
Conséquences sur les plateformes et acteurs en ligne
La présence de ces traitements sur les réseaux a attiré des influenceurs ainsi que des acteurs pharmaceutiques douteux et des escrocs, selon les observations recueillies. Outre les récits personnels, des publications sponsorisées et des offres commerciales circulent, parfois en marge des règles encadrant la communication sur les médicaments.
La commercialisation du Wegovy en France a commencé à la fin de 2024 après son autorisation de mise sur le marché, ce qui, avec l’arrivée du Mounjaro, a contribué à alimenter l’intérêt médiatique et numérique pour ces produits. Les laboratoires eux‑mêmes ont accru leur visibilité au début du mois de juillet, multipliant les campagnes d’information.
Risque de dérives et vigilance requise
Sur les plateformes, les partages d’expériences se mêlent à des recommandations non médicales et à des promotions. Certaines annonces ou services proposés en ligne peuvent relever d’activités illégales — par exemple la vente non contrôlée de médicaments — et exposent les internautes à des risques sanitaires. Les autorités sanitaires ont modifié les conditions de prescription, mais la régulation des contenus et des offres sur les réseaux reste un défi.
Les professionnels de santé et les patients sont ainsi confrontés à une information foisonnante et hétérogène. Si les témoignages personnels peuvent éclairer certains aspects de l’expérience thérapeutique, ils ne remplacent pas une consultation médicale et un suivi adapté par un professionnel habilité.