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Les méninges protègent le cerveau et la moelle épinière. Lorsque ces enveloppes sont infectées, on parle de méningite. Si l’infection est invasive et due au méningocoque, on parle alors de méningite à méningocoque, une maladie qui demeure rare mais qui peut évoluer gravement. Selon le bulletin épidémiologique, 616 cas d’infection invasive à méningocoque ont été déclarés en 2024, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023. C’est le chiffre le plus élevé enregistré depuis 2010, confirmant la recrudescence observée depuis 2022. Cette augmentation pourrait être liée à une épidémie de grippe particulièrement intense cette saison, qui crée un contexte favorable aux infections graves. Au total, 69 décès dus à des infections à méningocoques ont été recensés en 2024.
Pourquoi un rebond des cas de méningite ?
Deux explications principales émergent selon les autorités sanitaires. D’abord, une diminution de l’immunité générale de la population suite à la baisse de la circulation des souches et à la chute de la vaccination—notamment une réduction d’environ 20 % de la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement. Cela a laissé une partie de la population « naïve » face à des bactéries en constante évolution. Ensuite, l’épidémie de grippe de la saison est un facteur qui peut favoriser le développement des infections méningococciques.
Vaccination renforcée pour protéger les nourrissons et les jeunes
- Extension de l’obligation vaccinale contre le méningocoque A, C, W, Y et B pour tous les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans, y compris ceux ayant déjà été vaccinés contre le méningocoque C.
- Rattrapage vaccinal contre ces mêmes méningocoques jusqu’à l’âge de 4 ans révolus (jusqu’au 5e anniversaire).
- Déploiement de la vaccination des adolescents de 11 à 14 ans contre ACWY dans le cadre de la campagne nationale au collège, prévue à la rentrée 2025, et associée à la vaccination contre les papillomavirus (HPV).
- Mise en place d’un rattrapage pour la vaccination contre les méningocoques ACWY et B chez les jeunes de 15 à 24 ans.
Symptômes et diagnostic de l’infection à méningocoque
La méningite à méningocoque est contagieuse et se transmet par contact étroit et prolongé entre personnes. Elle se manifeste le plus souvent par :
- fièvre élevée et brutale
- maux de tête intenses
- vomissements
- sensation de gêne à la lumière
- raideur de la nuque
La présence de tâches rouges ou violacées sur la peau, qui s’étendent rapidement, peut indiquer un purpura fulminans et constitue une urgence médicale car elle témoigne d’une dissémination de la bactérie dans l’organisme (sépticémie).
Prise en charge et prévention
En cas de suspicion de méningite, une prise en charge médicale immédiate est indispensable afin de démarrer rapidement un traitement antibiotique et d’organiser une hospitalisation adaptée. Les infections à méningocoques font l’objet d’une déclaration obligatoire, ce qui permet leur signalement rapide et la prévention de nouveaux cas. Toute personne ayant eu un contact étroit et prolongé avec une personne malade peut recevoir des antibiotiques prophylactiques et, selon les situations, une vaccination est envisagée pour réduire le risque de transmission.