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Pourquoi le ventre se développe à 40 ans : révélation scientifique

by Sara
Pourquoi le ventre se développe à 40 ans : révélation scientifique
États-Unis, France

À l’approche de la quarantaine, de nombreux changements physiques se manifestent : apparition de cheveux blancs, calvitie pour certains, diminution progressive de la masse musculaire, et surtout un élargissement marqué du bas-ventre. Cette prise de volume abdominale, plus visible chez les hommes, provoque souvent stress et culpabilité, attribués à un manque d’activité physique, une alimentation excessive ou un sommeil insuffisant.

Pourtant, une étude récente publiée le 25 avril 2025 dans la revue Science par des chercheurs du Centre médical City of Hope en Californie révèle que ces facteurs comportementaux ne seraient pas les causes majeures. Le responsable principal serait une prolifération naturelle de nouvelles cellules adipeuses, appelées adipocytes, au niveau abdominal.

Un basculement métabolique au milieu de la vie

Pour comprendre ce phénomène, les chercheurs ont observé des souris en suivant précisément la formation de nouveaux adipocytes. Ils ont transplanté des cellules progénitrices d’adipocytes, c’est-à-dire des cellules souches capables de devenir des adipocytes, chez de jeunes souris en bonne santé. Ils ont constaté que, chez les jeunes adultes, le taux de transformation de ces cellules en adipocytes matures est faible. Cependant, à mi-vie, autour de 12 mois chez la souris, la production de nouveaux adipocytes s’accélère fortement, malgré une alimentation inchangée.

Adolfo Garcia-Ocana, auteur principal de l’étude, déclare : « Alors que la plupart des cellules souches adultes perdent leur capacité à proliférer avec l’âge, ces cellules progénitrices d’adipocytes voient leur pouvoir de multiplication s’accroître. Cela démontre pour la première fois que l’augmentation du volume du ventre avec l’âge est liée à une production élevée de nouvelles cellules adipeuses. »

Cette expansion du tissu adipeux provoque non seulement une prise de poids, mais aussi des modifications physiologiques. Le métabolisme ralentit, le corps dépense moins d’énergie et devient moins sensible à l’insuline, un facteur clé dans le développement du diabète de type 2.

Une programmation liée à l’âge

Pour vérifier que ce phénomène dépendait bien de l’âge, les scientifiques ont réalisé des transplantations croisées de cellules progénitrices entre souris jeunes et âgées. Ils ont ainsi montré que les souris jeunes recevant des cellules provenant de souris âgées développaient elles aussi un ventre proéminent, prouvant que ces cellules étaient programmées pour proliférer. En revanche, des cellules jeunes transplantées chez des souris âgées n’avaient pas le même effet, car elles n’étaient pas encore programmées.

Ces observations confirment que cette programmation cellulaire survient vers la moitié de la vie et déclenche la prise de volume abdominal.

Une augmentation ciblée de cellules adipeuses vers 40 ans

Les chercheurs ont identifié un sous-groupe spécifique de cellules progénitrices responsables de cette poussée. Ces cellules s’accumulent progressivement à partir du neuvième mois chez la souris, culminent à 12 mois, puis diminuent après 18 mois, correspondant à un stade sénior. Cette dynamique a également été observée dans des échantillons humains, avec une faible présence de ces cellules à l’âge adulte précoce, une forte accumulation vers la quarantaine, puis un déclin chez les personnes âgées.

Qiong (Annabel) Wang, co-autrice de l’étude, explique : « Les individus tendent à perdre de la masse musculaire et à accumuler de la graisse avec l’âge, même si leur poids reste stable. Cela pourrait être dû à l’apparition d’un nouveau type de cellule souche augmentant la production de cellules adipeuses, particulièrement autour du ventre. »

Vers une prévention médicale de la bedaine du quadragénaire

Ces cellules progénitrices d’adipocytes liées à l’âge se distinguent par la présence d’un récepteur spécifique appelé LIFR (Leukemia Inhibitory Factor Receptor). Leur capacité à proliférer dépend de ce récepteur. En bloquant LIFR, soit par des médicaments soit par des manipulations génétiques chez la souris, les chercheurs ont pu inhiber la multiplication de ces cellules sans affecter les autres progéniteurs.

Cette découverte ouvre la voie à des traitements médicaux visant à empêcher l’apparition de cette accumulation de graisse abdominale. L’objectif est de développer des méthodes sûres pour bloquer le récepteur LIFR chez l’humain, dans le but non seulement d’affiner la silhouette, mais surtout de réduire les risques liés à l’excès de graisse abdominale, facteur majeur de nombreuses pathologies.

source:https://www.sciencesetavenir.fr/sante/vous-avez-40-ans-et-du-ventre-voici-pourquoi-c-est-normal-selon-la-science_185667

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