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Une nouvelle avancée prometteuse dans le traitement de l’insuffisance cardiaque a été réalisée grâce à l’utilisation de cellules souches. Des chercheurs de l’Université de Göttingen en Allemagne ont développé un « cœur-patch » capable d’offrir un soutien significatif aux personnes souffrant de cette maladie chronique.
Une thérapie innovante pour l’insuffisance cardiaque
Des millions de personnes en Allemagne souffrent d’insuffisance cardiaque, une condition qui se manifeste souvent par des symptômes tels que la dyspnée, une diminution de l’endurance et un faible débit sanguin. Actuellement, environ deux millions de personnes dans le pays sont concernées. Cette affection est souvent causée par le durcissement des artères coronaires, l’hypertension ou des inflammations du muscle cardiaque.
Pour les patients souffrant de formes graves d’insuffisance cardiaque, la recherche a mis au point un nouveau traitement : un « cœur-patch » fabriqué à partir de cellules souches. Ce projet, qui a été développé au cours des trois dernières décennies, a récemment été validé dans un essai clinique piloté par l’Université de Göttingen. Les résultats de ces recherches sont publiés dans le magazine scientifique Nature.
Fonctionnement du cœur-patch
Le cœur-patch est fabriqué à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPS), qui peuvent être transformées en différents types de cellules, y compris celles du muscle cardiaque. Ce processus repose sur une découverte révolutionnaire réalisée en 2006 par le chercheur japonais Shinya Yamanaka, qui a reçu le prix Nobel de médecine pour ses travaux.
Pour créer le cœur-patch, les scientifiques cultivent un tissu musculaire cardiaque qui contient à la fois des cellules musculaires et des cellules de tissu conjonctif. La fabrication de cet implant prend environ trois mois, après quoi il peut être appliqué sur le muscle cardiaque affaibli du patient, favorisant ainsi sa régénération et améliorant sa capacité de pompage.
Études précliniques et premiers essais cliniques
Des essais sur des rats et des singes rhésus ont démontré que les implants amélioraient la fonction cardiaque sans effets secondaires notables. Chaque cœur-patch contient entre 40 et 200 millions de cellules cardiaques. Suite à ces résultats encourageants, les chercheurs ont obtenu l’autorisation de réaliser des essais cliniques sur des humains.
La première patiente à recevoir un cœur-patch a été une femme de 46 ans souffrant d’une insuffisance cardiaque avancée, ayant des antécédents de diabète de type 2 et d’hypertension. En été 2021, elle a été la première à bénéficier d’un implant composé de 400 millions de cellules cardiaques.
Résultats prometteurs et perspectives d’avenir
Après l’implantation, la patiente a subi une transplantation cardiaque trois mois plus tard, permettant ainsi aux médecins d’examiner directement le cœur et le patch. Les résultats ont montré une amélioration significative de la fonction cardiaque, avec une augmentation de la capacité de pompage de 35 à 39 %.
Les chercheurs envisagent que ce type de thérapie puisse bénéficier à environ 200 000 personnes en Allemagne souffrant d’insuffisance cardiaque. Une étude de réinscription pour la procédure est actuellement en préparation, et il y a des espoirs d’une généralisation des traitements d’ici 2026, ce qui pourrait ouvrir la voie à des applications similaires pour d’autres affections, comme la maladie de Parkinson ou le diabète de type 1.