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Avec deux heures par jour en poche, un Madrilène pourrait expérimenter une sorte de méthode pour maigrir sans aucun régime : il suffirait que ces cent vingt minutes servent à autre chose qu’à rester coincé dans les transports de la ville.
Méthode pour maigrir, Madrid, perte de poids, innovation santé : ce que permettent deux heures
Si le trafic aérien le permettait, deux heures suffiraient à un habitant de Madrid pour prendre un vol jusqu’à Paris ; il lui resterait même une quinzaine de minutes pour flâner devant les affiches d’Orly ou faire une halte au supermarché de sortie des bagages, à la recherche de chips aromatisées. Avec ciento veinte minutitos, este mediodía, podría ir desde Barajas al aeropuerto de Palma de Mallorca — traduire ici : il pourrait, à la mi‑journée, rallier l’aéroport de Palma de Majorque depuis Barajas, s’offrir une ensaimada accompagnée d’une glace aux amandes et repartir vers Valdebebas.
Deux heures ouvrent un éventail d’options quotidiennes : rejoindre Ciudad Real en voiture, filer jusqu’à Ávila pour saluer sainte Thérèse puis faire demi‑tour, ou s’accorder une séance cinéma. Il pourrait aussi, avec un par de horitas en poche, voir J. K. Simmons hurler face à Miles Teller dans Whiplash et lui rester 13 minutes pour se préparer une petite omelette. Si sa monnaie est plutôt celle des euros, il pourrait pousser jusqu’à Pabú et admirer des légumes voltiger devant lui en moins de 7 200 secondes (2 heures).
Avec ces deux heures quotidiennes, l’homme de Madrid pourrait aussi lancer huit cycles rapides de lave‑linge, lire intégralement La gata de Colette ou faire quelques tours du parc du Retiro. Autant d’activités qui, accumulées, transforment le temps libre en contraintes ou en plaisirs selon l’usage qu’on en fait.
Quand les deux heures désertent les loisirs et deviennent contrainte de transport
En revanche, si ces deux heures sont englouties par un retour en bus après le travail, le paysage change du tout au tout. Ce qui lui sera permis pendant cent vingt minutes, c’est principalement la contemplation : regarder par la fenêtre, monter le volume de la musique pour masquer un enfant de neuf ans qui crie à son grand‑père qu’il est trop grand pour voyager debout, ou assister à un couple de retraités qui tente de contenir les coups de sac qui font valser la poussette du petit‑enfant.
Durante los ciento veinte minutillos en los que permanecerá secuestrado en el intestino grueso del sistema de transporte público madrileño, il s’interrogera : n’aurait‑il pas mieux fait de dépenser 20 € pour un taxi plutôt que 1,50 € pour son billet et subir une attente de 30 minutes à l’arrêt ? S’il avait cédé à la tentation des économies et opté pour le taxi, il n’aurait peut‑être pas senti ce liquide chaud dans l’estomac qui lui rappelle que, malgré la journée intense, aujourd’hui encore on ne lui aura accordé que deux prises alimentaires : petit‑déjeuner et un repas hybride petit‑déjeuner/déjeuner/dîner.
Le lendemain matin, pourtant, il éprouvera une sensation ambivalente : un « calambre de agradecimiento superficial » — une crampe de reconnaissance superficielle — car, grâce à la fréquence des bus de l’EMT et aux travaux qui étranglent le trafic, il aura déjà perdu les trois kilos accumulés pendant l’été.
Récit quotidien et effets concrets sur la balance
Le texte met en parallèle deux usages du même laps de temps : l’un riche en possibilités et en loisirs, l’autre contraint par la réalité des transports en commun madrilènes. Les faits rapportés restent tangibles : trajets possibles vers Paris ou Palma de Majorque en deux heures, le visionnage de Whiplash, la lecture intégrale de Colette, la référence aux 7 200 secondes, ainsi que les montants monétaires — 1,50 € pour un billet de bus et 20 € pour un trajet en taxi — et l’évocation explicite d’une perte de trois kilos grâce à des circonstances de mobilité.
Ce récit illustre comment, dans le quotidien d’un habitant de Madrid, la gestion du temps et le choix des moyens de locomotion peuvent avoir des conséquences immédiates sur l’alimentation et, par conséquent, sur la perte de poids.