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Sanofi vend 50 % de sa branche « Santé grand public », qui produit les médicaments sans ordonnance, dont le Doliprane. Cette cession marque une évolution significative dans le secteur pharmaceutique.
Une cession emblématique
Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large d’évolution au sein de l’industrie pharmaceutique. Sanofi, un des leaders du secteur, se prépare à céder sa filiale qui produit des médicaments accessibles sans ordonnance, notamment le Doliprane. Cette situation soulève des interrogations sur l’avenir de cette formulation de paracétamol emblématique, ainsi que d’autres produits tels que la Lysopaïne, le Maalox ou le Dulcolax.
Les enjeux de la transaction
Les yeux se tournent désormais vers l’acquéreur. Deux candidats se disputent le rachat de cette filiale « Santé grand public » qui emploie 11 000 salariés à travers le monde, dont environ un millier en France, et génère plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il s’agit de deux fonds d’investissement : l’un français, PAI, et l’autre américain, CD&R.
Le choix de l’offre devrait être dévoilé début octobre, Sanofi espérant valoriser cette entité à plus de 15 milliards d’euros. Toutefois, l’acquéreur ne détiendra que 50 % des parts, Sanofi conservant pour le moment le contrôle de la moitié du capital. Quel est donc l’objectif de cette vaste opération financière ?
Tendances du secteur pharmaceutique
Cette cession s’inscrit dans une tendance plus large chez les grands laboratoires qui se désengagent des médicaments sans ordonnance et des génériques pour se concentrer sur les princeps, c’est-à-dire les molécules bénéficiant d’un brevet. Sanofi avait déjà vendu sa filiale de médicaments génériques en 2018, tandis que ses concurrents, comme Novartis et GSK, ont également fait de même récemment.
Profitabilité des activités
Les activités des laboratoires de princeps et celles des médicaments sans ordonnance diffèrent considérablement. La première nécessite des investissements importants en recherche et développement (R&D), tandis que la seconde repose principalement sur la production industrielle, avec des prix de vente nettement plus bas en raison d’une concurrence accrue.
Bien que le Doliprane soit rentable, il génère moins de profit que les autres médicaments protégés par des brevets, comme le Dupixent. En 2023, la marge opérationnelle de l’activité Santé grand public s’élevait à 27 %, mais reste inférieure à celle des deux autres divisions de Sanofi, qui peuvent atteindre plus de 40 %.
Impact sur les employés et les usines
La cession soulève également des inquiétudes quant à l’avenir des usines et des employés de la branche Santé grand public. Par exemple, l’usine de Lisieux, qui emploie 260 personnes et produit 260 millions de boîtes de Doliprane par an, alimente presque la totalité du marché français.
Sanofi avait promis de commander le principe actif du paracétamol auprès d’une nouvelle usine en construction en Isère, un projet de relocalisation clé pour la chaîne de production de médicaments. L’acquéreur sera-t-il en mesure de respecter ces engagements pour l’industrie française et européenne ? Seules les décisions stratégiques de celui-ci éclaireront l’avenir de ces sites industriels.