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Une feuille de route interministérielle sur le sommeil des Français a été dévoilée, ce mardi, par Yannick Neuder, ministre de la Santé. Et la situation n’est pas brillante. Le sommeil des Français est dégradé, obscurci par l’omniprésence des écrans et l’impact déstructurant de la crise sanitaire du Covid-19.
La durée de sommeil de la population s’est réduite en moyenne d’une heure et demie depuis 50 ans, avec une durée moyenne pour un adulte en France de sept heures. Si un Français sur cinq dort moins de six heures par nuit, 30 % des enfants et 70 % des adolescents manquent de sommeil. Quels sont les risques pour la santé liés au manque de sommeil ?
Chez les enfants et les jeunes
La sensibilité au manque de sommeil est très marquée chez les enfants et les jeunes, dont les besoins de sommeil sont plus importants que ceux des adultes. Une dégradation du sommeil peut perturber fortement leurs capacités d’apprentissage, de concentration, de raisonnement logique, éléments clés dans la réussite de leur scolarité.
Un temps de sommeil trop court augmente de 89 % les risques d’obésité chez les enfants. Des nuits de moins de six heures augmentent de 28 % le risque de développer un diabète de type 2. Le manque de sommeil chez les enfants et les jeunes impacte leur croissance et diminue leur résistance immunitaire, comme l’efficacité vaccinale.
Chez les adultes
Un temps de sommeil trop court augmente de 55 % les risques d’obésité chez les adultes. Par ailleurs, les troubles du sommeil ou l’insuffisance de la durée de sommeil impactent la concentration au travail et les performances individuelles des adultes.
Leurs effets négatifs sur la vigilance majorent les risques d’accidents routiers. La somnolence touche 1/4 des Français (plus d’1/3 des 18-24 ans). Entre 10 et 20 % des accidents de la circulation sont attribués à une somnolence lors de la conduite automobile.
A tout âge
À tout âge, les troubles du sommeil ont des retentissements sur la vie quotidienne. Un sommeil altéré ou insuffisant a un impact sur la santé mentale, et les troubles de santé mentale s’accompagnent fréquemment de troubles du sommeil. En effet, cela accentue les risques de troubles de l’humeur, d’anxiété et de symptômes dépressifs : l’insomnie multiplie par deux le risque de développer une dépression, et 75 % des personnes vivant avec des troubles psychiques ont une mauvaise qualité de sommeil.
De récentes études révèlent également que l’altération de la qualité du sommeil serait un signe d’alerte précoce du développement de maladies neurodégénératives.