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Vaccination contre les méningites : nouvelles règles dès 2025

by Sara
France

Les alertes des autorités sanitaires ont été entendues : à partir du 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques va s’élargir en France, dans un contexte de recrudescence inquiétante des infections par ces bactéries, à l’origine de méningites particulièrement graves. La vaccination a notamment été repensée pour s’adapter à l’évolution des souches bactériennes de méningocoques. Chez les nourrissons, la vaccination contre toutes les souches – A, B, C, W et Y – sera obligatoire, tandis qu’une dose de rappel contre A, C, W et Y sera recommandée pour les adolescents.

Que sont les méningocoques ?

Les méningocoques sont une famille de bactéries qui causent des méningites très dangereuses et contagieuses, principalement chez les enfants et adolescents. Ce terme désigne une inflammation des membranes du cerveau ou de la moelle épinière. La majorité des méningites sont causées par des virus, qui sont généralement moins graves que les méningites bactériennes.

Ces dernières, qui se manifestent notamment par une forte fièvre et une raideur de la nuque, peuvent être mortelles si elles ne sont pas soignées rapidement. Même avec un traitement, la mortalité reste autour de 10 %, en plus des séquelles fréquentes telles que l’amputation, les troubles cognitifs et la surdité. Les méningocoques se transmettent facilement, pouvant provoquer des épidémies, ce qui justifie le développement de vaccins.

Pourquoi élargir la vaccination ?

Les nouvelles recommandations visent à mieux protéger les nourrissons contre ces infections graves, en réponse à une recrudescence préoccupante observée ces dernières années, a rappelé le ministère de la Santé. Cette reprise s’explique par les mesures de la pandémie de Covid-19, qui ont réduit l’exposition aux méningocoques, mais également affecté les taux de vaccination.

Selon des données fournies par le Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur, plus de 500 cas ont été enregistrés entre janvier et novembre 2024, marquant une légère hausse par rapport à la même période de 2023. Avec un rebond déjà constaté en 2023, 2024 est désormais l’année avec le nombre le plus élevé de cas depuis vingt ans, selon l’infectiologue Muhamed-Kheir Taha.

En outre, le profil des bactéries a considérablement évolué. Les principales souches de méningocoques, classées en familles A, B, C, W et Y, ont vu un changement significatif. Alors que B reste majoritaire, C est désormais marginal, tandis que Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière, ont pris de l’ampleur. Ce changement a engendré une augmentation de formes inhabituelles d’infection, souvent plus difficiles à diagnostiquer.

Qu’est-ce qui change au 1er janvier ?

A partir du 1er janvier, la vaccination sera élargie. Chez les nourrissons, la vaccination contre toutes les souches – A, B, C, W et Y – sera obligatoire. Actuellement, seule la vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les moins d’un an, tandis que celle contre les méningocoques B n’est que recommandée.

Pour les adolescents de 11 à 14 ans, une dose de rappel contre A, C, W et Y sera recommandée, même s’ils ont déjà reçu ce vaccin plus jeune. Ce rappel ne sera pas obligatoire, mais il sera largement remboursé par l’Assurance maladie. Par ailleurs, le vaccin anti-B restera réservé aux nourrissons, la Haute autorité de santé n’ayant pas jugé ses bénéfices suffisants au-delà de 2 ans.

Quels vaccins utilisés ?

Le vaccin *«tétravalent»* ciblera A, C, W et Y. Pour les nourrissons, le Nimenrix de Pfizer sera administré en deux doses successives à 6 et 12 mois. Certains bébés se trouvent actuellement entre deux doses ; leur deuxième dose sera le vaccin tétravalent en 2025.

La deuxième dose peut également être donnée avec le Menquadfi de Sanofi. Pour les adolescents, qui ne recevront qu’une dose de rappel, cela pourra être le Nimenrix, le Menquadfi ou le Menveo de GlaxoSmithKline. Le vaccin anti-B, quant à lui, reste le Bexsero de Pfizer, administré séparément en trois doses successives à 3, 5 et 12 mois.

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