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En France, la vaccination a joué un rôle crucial dans la lutte contre de nombreuses maladies, telles que la diphtérie et la poliomyélite, permettant d’éviter des millions de cas graves et de décès. Cependant, des données récentes révèlent une baisse alarmante des taux de vaccination, suscitant des inquiétudes parmi les experts sanitaires.
Des taux d’immunisation en déclin
Actuellement, seulement 21 % des enfants d’un an en France sont complètement vaccinés contre la poliomyélite. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le calendrier vaccinal de base devrait être achevé avant l’âge de douze mois. Bien que de nombreux parents rattrapent les vaccinations manquées, seulement 77 % des enfants de deux ans bénéficient d’un schéma vaccinal complet.
Concernant la diphtérie, le taux de vaccination complet des enfants de 15 mois est tombé à 64 %. En revanche, environ 77 % des enfants de deux ans ont reçu une vaccination complète contre les oreillons, la rougeole et la rubéole. Toutefois, beaucoup de ces vaccinations de rattrapage se font après l’âge recommandé de 15 mois, ce qui ne respecte pas les conseils des autorités sanitaires.
Un dilemme historique
Reinhard Berner, président de la Commission permanente de vaccination, souligne que l’un des problèmes fondamentaux des vaccinations est qu’elles empêchent des maladies que beaucoup ne connaissent plus. Par exemple, la diphtérie, qui a causé plus de 50 000 décès chez les jeunes en 1892 en Allemagne, a largement disparu grâce à la vaccination, introduite en 1913 comme vaccin standard pour les nourrissons.
Cette disparition a conduit à un oubli des dangers que représentent ces maladies, faisant en sorte que beaucoup de personnes ne réalisent pas à quel point elles peuvent être douloureuses et mortelles.
Groupes cibles difficiles à atteindre
De plus, certains groupes de population restent difficiles à atteindre, tels que ceux issus de milieux moins instruits ou ceux ne maîtrisant pas la langue française. Markus Beier, président de l’association des médecins généralistes, explique qu’il est également compliqué de joindre les personnes sans médecin de référence.
Bien que les vaccinations pour les nourrissons soient généralement bien suivies, elles sont souvent effectuées trop tard, ce qui est problématique car certaines infections, comme la méningite, peuvent être particulièrement menaçantes durant la première année de vie.
Impact de la pandémie sur la perception des vaccins
La pandémie de Covid-19 a également exacerbé les craintes concernant les vaccins. Berner note que cette situation a entraîné un retour en arrière dans la perception du besoin de se faire vacciner. Les médecins et les scientifiques ont eu du mal à faire comprendre que la vaccination contre le Covid protège efficacement contre les formes graves de la maladie, même si elle ne prévient pas toujours l’infection.
Selon les données, seulement 16 % des personnes de plus de 60 ans ont reçu le vaccin contre le Covid-19 pour la saison 2023/2024, et 38 % ont été vaccinées contre la grippe.
Covid-19 : toujours une menace
Le virologue Christian Drosten met en garde sur le fait que le Covid-19 ne doit pas être considéré comme une maladie ordinaire. Beaucoup de patients souffrent de symptômes sévères lors de l’infection. Les fausses informations concernant les vaccins circulent largement sur Internet, amenant certains à croire que la vaccination pourrait être aussi dangereuse que le virus lui-même.
Charge de morbidité élevée
Les données indiquent qu’environ 400 infections pour 100 000 habitants ont été signalées la semaine du 2 décembre, un chiffre relativement élevé par rapport aux années précédentes. La circulation concomitante de différents virus respiratoires a aggravé la situation sanitaire, mettant en évidence l’importance d’une surveillance continue et d’une vaccination adéquate.
Les experts soulignent la nécessité de sensibiliser le public sur les complications à long terme que peuvent entraîner les infections respiratoires, telles que les maladies cardiovasculaires.
Importance de maintenir des taux de vaccination élevés
Il est crucial de maintenir des taux de vaccination supérieurs à un certain seuil pour éviter une recrudescence des maladies infectieuses. Par exemple, cette année, le nombre de cas de rougeole a fortement augmenté, avec 636 infections signalées jusqu’à présent, comparé à seulement 79 en 2023 et 15 en 2022.
Les experts avertissent que même une légère baisse des taux de vaccination peut entraîner une augmentation rapide des cas de maladies évitables par la vaccination.