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Deux lectrices ont suivi un séminaire pour tenter de vaincre leur peur de voler ; nous avons accompagné Nicole O. et Nicole R. au « Goodbye Flugangst » pour voir si des explications sur la sécurité aérienne et des exercices concrets suffisent à réduire l’anxiété aérienne.
Au séminaire « Goodbye Flugangst » à l’aéroport de Zurich : apprendre pour réduire la peur de voler
Mercredi soir, 18h, dans une salle du Circle qui donne sur une grande partie de l’aéroport de Zurich, Nicole R. et Nicole O. prennent place avec bloc-notes et stylos. Le pilote Tom Schneider anime le séminaire « Goodbye Flugangst », qu’il dirige depuis 15 ans. Son credo : «Wissen nimmt Angst» ; selon lui, la peur est un apprentissage qui peut s’inverser grâce à des connaissances sur la sécurité aérienne et le fonctionnement des avions.
Les deux femmes évoquent des expériences différentes mais proches : Nicole R., 29 ans, souffre de forte peur de voler depuis l’enfance. «Ich kann mich nicht erinnern, schon einmal ohne Angst geflogen zu sein», confie‑t‑elle. Nicole O. aimait voyager mais, depuis quelques années et la naissance de sa fille, les turbulences déclenchent chez elle un rythme cardiaque accéléré et une respiration courte ; «Sobald es Turbulenzen gibt, bekomme ich Herzrasen», résume‑t‑elle.
Contenu pédagogique et démonstrations
Tom Schneider aborde des notions techniques : du principe de portance (Bernoulli) aux systèmes redondants des avions, en passant par le rôle des différents générateurs et des procédures de secours. Il illustre ses explications avec un modèle d’Airbus A350 et un mini‑moteur disposés sur la table, et n’hésite pas à répéter les réponses aux inquiétudes courantes jusqu’à obtenir une réaction différente des participantes.
Les échanges parfois répétés suivent un schéma simple : une inquiétude est posée («Was passiert, wenn ein Triebwerk ausfällt?»), Tom explique les multiple sécurités («Kein Problem, mit dem zweiten kann immer noch gelandet werden.»), et il enchaîne avec d’autres scénarios («Wir sind aber über dem Atlantik.» / «Kein Problem, jede Flugroute ist so geplant…») pour montrer la profondeur des systèmes de sécurité. Ces démonstrations visent à transformer une peur vague en compréhension concrète des procédures.
Réactions des participantes et immersion en situation
Pendant la session, Nicole R. reconnaît immédiatement les sons du départ et avoue : «Jetzt bekomme ich Schiss». Tom précise alors le sens de ces signaux sonores pour l’équipage : ils indiquent des étapes normales, pas des pannes. Au fil des heures, les participantes accumulent des «aha» et reformulent progressivement leurs réponses face aux mêmes scénarios.
Après le séminaire — qui, dans cette petite formule, coûte 372,00 € (400 francs suisses) — les deux Nicoles se disent confiantes. Nicole O. explique : «Das zu wissen, beruhigte mich extrem.»
Le premier vol après le cours
Quelques semaines plus tard, Nicole R. se retrouve de nouveau à l’aéroport, passeport et billet en main. Elle reste nerveuse avant l’embarquement, mais, une fois assise dans l’avion, elle se remémore les explications du séminaire : «Ich konnte mich nicht mehr im Detail an alle Erklärungen, beispielsweise der Geräusche, erinnern – aber sie machten mich nicht mehr so nervös.» Elle rapporte s’être sentie plus en sécurité pendant le vol. Sur la question de savoir si sa peur de voler est définitivement partie, elle répond : «Ganz weg noch nicht – dafür muss ich noch ein bisschen mehr fliegen.»
Constat factuel
Le témoignage illustre le principe défendu par l’animateur : des séances d’information et de dédramatisation peuvent réduire l’anxiété aérienne en expliquant la sécurité et le fonctionnement des avions. Les participantes constatent un apaisement partiel et des outils pour gérer leur peur lors des vols, sans pour autant prétendre à une disparition immédiate et définitive de la phobie.