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Depuis un an, Yoann Offredo, ancien coureur de la FDJ âgé de 38 ans, fait face à une épreuve redoutable : la sarcoïdose. Cette maladie auto-immune, encore méconnue du grand public, affecte plusieurs de ses organes vitaux, notamment ses poumons, ses yeux et son cerveau. Pour le quotidien L’Équipe, il se confie sur cette pathologie qui menace sa vue et bouleverse sa vie au quotidien. La gravité de la situation est telle que la maladie pourrait lui faire perdre totalement la vue en l’espace de deux ans.
Un diagnostic alarmant lors du Giro 2024
L’histoire a commencé durant le Giro 2024, alors qu’il assurait les commentaires de la course. « J’ai eu un point blanc devant les yeux », rapporte Yoann Offredo. Rapidement, il consulte un ophtalmologiste qui lui annonce sans détour : « Ce n’est pas bon. » Malgré une prise en charge rapide, le diagnostic reste incertain, ce qui ajoute à l’angoisse du coureur retraité.
« Je suis handicapé, et ça, je ne suis pas encore prêt à l’accepter »
Face à cette maladie inconnue jusqu’alors, Yoann exprime avec émotion sa peur de perdre la vue. « J’ai essayé d’imprimer avec mes yeux des images de mes filles, parce que j’avais peur de ne plus les voir », confie-t-il. Sa vie a basculé brutalement à ce moment-là. Pour stopper l’inflammation, des corticoïdes ont été administrés en intraveineuse, mais leur efficacité a été limitée, et la perte de vision s’est aggravée.
Il décrit son quotidien avec lucidité : « Si je vois aussi peu avec celui-là (l’œil droit), alors je ne vois plus. Donc je suis handicapé. Et ça, je ne suis pas encore prêt à l’accepter. » Un combat aussi psychologique que physique s’engage alors.
Le vélo, un refuge face à la maladie
La sarcoïdose, caractérisée par une inflammation touchant différents organes, reste une maladie rare et difficile à appréhender. Avant son diagnostic, Yoann Offredo n’en avait jamais entendu parler. Il relate une descente aux enfers faite d’isolement, de pensées autodestructrices et d’un moral brisé. Une « phase de déni et de colère » s’est installée, avec le sentiment de ne plus être la même personne.
Dans cette lutte quotidienne, il trouve un exutoire précieux dans le vélo. « Je fais du vélo pour me sentir mieux », affirme-t-il, soulignant l’importance du sport dans son équilibre mental et physique.
Un avenir incertain mais une volonté de se battre
La nature même de la sarcoïdose rend difficile toute projection dans l’avenir. Pourtant, Yoann puise force et inspiration auprès de personnes rencontrées, comme le judoka paralympique Cyril Jonard, sourd et aveugle, qui lui a donné envie de continuer à se lever chaque matin. Leur rencontre, marquée par la communication par signes, l’a profondément ému.
Malgré l’incertitude, il continue de se battre chaque jour. « Je ne peux pas planifier l’avenir, dire où je serai dans un an. Mais si je suis là aujourd’hui, c’est que j’ai envie d’être là. » Pour ses fidèles, il sera présent aux commentaires du Tour de France, sur France Télévisions, dès le 5 juillet prochain.