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Consommer un complément alimentaire après sa date de péremption avis d’expert

by charles
Consommer un complément alimentaire après sa date de péremption avis d'expert

Consommer un complément alimentaire après sa date de péremption: Avis d’expert

Ces dernières années, les compléments alimentaires ont connu une véritable explosion. En France, en 2022, ce marché a cumulé 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Alors que de plus en plus de Français en consomment quotidiennement, et le plus souvent sans en référer à leur médecin, les autorités sanitaires et professionnels de santé alertent régulièrement contre certains risques. Et pour cause : « entre 2016 et février 2024, 154 nouveaux cas d’effets indésirables ont été déclarés à la suite d’une consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs, dont 18 considérés comme très graves. Deux décès sont survenus et quatre personnes ont vu leur pronostic vital menacé », met en garde l’Anses dans un communiqué paru le 17 juillet. Dans un tel contexte, nous avons posé quelques questions au nutritionniste Raphaël Gruman pour faire le point.

Risques de consommer un complément alimentaire périmé

Mais consommer un complément alimentaire après sa date de péremption, est-ce dangereux ou juste moins efficace ? « C’est moins efficace car certains principes actifs se dissipent avec le temps. C’est surtout le cas pour les probiotiques qui sont des organismes vivants, des bactéries qui au bout d’un moment finissent par mourir. Vous n’aurez donc aucune efficacité au niveau des probiotiques si vous les utilisez une fois la date de péremption passée. En ce qui concerne des minéraux comme le fer ou le chrome, c’est plutôt assez stable dans le sang. C’est moins le cas pour les vitamines qui, elles, sont plus fragiles », explique Raphaël Gruman.

« Si vous poussez quelques semaines, quelques mois, vous aurez, au pire, une efficacité un peu moindre. Mais pour la plupart des compléments, il n’y aura pas d’effets nocifs pour l’organisme. Il pourra y avoir une incidence si vous consommez les compléments alimentaires dix ans trop tard mais pas quelques mois », précise-t-il, rappelant également l’importance de les conserver dans un endroit sec et à température ambiante.

Attention au curcuma, au thé vert et à certaines plantes adaptogènes

Concernant les interactions, le spécialiste met en garde ceux qui mélangent traitement au long court et compléments alimentaires. « Ne jamais s’automédiquer, même avec des compléments. On peut penser que c’est bénin mais ça peut avoir de grosses incidences sur la santé ». Et d’insister : « Quand on prend des médicaments de façon continue ou qu’on souffre d’une pathologie chronique, on ne s’automédicamente pas, même avec des compléments alimentaires ».

L’expert cite alors quelques exemples : « On voit souvent du curcuma dans les compléments alimentaires mais c’est un fluidifiant sanguin. Aussi, les personnes qui ont des troubles cardiovasculaires doivent être particulièrement prudentes aux compléments qu’elles prendront ». La réserve est également de mise pour les personnes sous antidépresseurs. Attention à certaines plantes comme le millepertuis, plante adaptogène très utilisée dans les compléments alimentaires. Les plantes adaptogènes modulent la production d’hormones de stress comme le cortisol. Le rhodiole, que l’on donne pour lutter contre les compulsions sucrées, est également à éviter, ainsi que le griffonia, qui agit au niveau neuronal. « Il y a quand même certaines plantes qu’on ne peut pas associer comme ça. »

Quant à consommer différents compléments alimentaires en même temps, cela ne semble pas non plus idéal. « Des risques de surdosage existent car les pilules sont souvent des mixtures de différents composés. On retrouve beaucoup de curcuma, de thé vert…Si vous prenez extraits de thé vert deux fois dans la journée, vous risquez de vous retrouver avec de la tachycardie car le thé vert est un excitant », alerte Raphaël Gruman. Là encore, avant de prendre trop de compléments en même temps, discutez-en avec votre médecin ou votre pharmacien.

Pas de compléments alimentaires pour les femmes enceintes

Si la plupart des gens doivent se montrer prudents envers leur consommation de compléments alimentaires, certaines catégories de personnes doivent les éviter à tout prix. Parmi elles, les femmes enceintes. « Les femmes enceintes doivent systématiquement éviter les compléments alimentaires car ça passe au niveau du fœtus. Les doses sont calculées pour un adulte mais quand vous êtes enceinte, vous communiquez ces infos au fœtus pour qui les doses sont beaucoup trop importantes. Ce qui risquerait donc de lui causer des dommages. C’est niet », explique Gruman catégorique.

Les personnes immunodéprimées, souvent sous traitement, n’ont pas le droit non plus aux compléments. Pas plus que les personnes suivies dans la prise en charge d’un cancer, même pas de la vitamine C pour se rebooster un peu. « Car quand vous avez des cellules tumorales, elles vont être réactives à tout ce qui antioxydant (vitamine C, Oméga-3 ; vitamine D, E). Ces antioxydants vont venir protéger la cellule contre l’oxydation donc c’est comme si vous donniez un petit bouclier à votre cellule tumorale pour venir se défendre contre la chimiothérapie, ce qui la rend de fait moins efficace », déclare le nutritionniste. Un principe valable pour la radiothérapie ou l’hormonothérapie.

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