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La mosquée indienne : un lieu de pèlerinage pour les musulmans
La mosquée indienne, également connue sous le nom de zāwiyah, est un des monuments historiques importants de la ville de Jérusalem, particulièrement pour les touristes venant de l’Orient. Ce lieu symbolique attire depuis 700 ans les musulmans indiens lors de leur visite à Jérusalem, que ce soit avant ou après leur pèlerinage.
Origine de la zāwiyah
Bâtie durant la période mamelouke, il y a environ 850 ans, la zāwiyah servait de refuge pour les pauvres. Selon Mujir al-Din al-Hanbali, dans son ouvrage « Al-Anas al-Jalil », des adeptes de la tariqa Rifaiyya (une confrérie soufie liée à Ahmad al-Rifai, d’origine arabe) y séjournaient pendant un certain temps.
Il est probable que la construction date de la période mamelouke. À l’origine dédiée aux adeptes de la tariqa Rifaiyya, sa renommée s’est étendue, particulièrement au XVIe siècle, lorsque Baba Farid Shakar Kanj, un musulman indien, est venu à Jérusalem pour renover la zāwiyah.
En 1869-1870, le bâtiment fut de nouveau restauré et devint un refuge pour les pèlerins venant des vastes étendues de l’Inde et d’Asie centrale, surtout pour ceux qui avaient l’habitude de visiter Jérusalem.
Emplacement de la zāwiyah
La zāwiyah indienne est située dans la vieille ville, à environ 100 mètres au sud de la porte de Sha’ar Shalem, à l’intérieur des murs de Jérusalem, un cadre historique riche et vibrant.
Étymologie et dévouement
Avant d’être associée aux Indiens, la zāwiyah était d’abord reliée aux pauvres de la tariqa Rifaiyya. Son nom actuel lui a été attribué en l’honneur de Baba Farid Shakar Kanj, qui s’est établi à Jérusalem au XVIe siècle pour y pratiquer sa spiritualité.
Il y a jeûné pendant 40 jours dans une grotte près de la mosquée, et après avoir rénové l’édifice, elle est devenue un lieu de pèlerinage pour les musulmans indiens effectuant le Hajj.
Au fil des siècles, la zāwiyah est devenue un lieu de rencontre pour les touristes, les ambassadeurs et les ministres indiens. Elle était sous la responsabilité de la famille Ansari en Inde, après avoir été supervisée par les Ottomans durant leur règne.
Description architecturale
Ce lieu unique, bien qu’ayant subi des ravages, présente un style architectural distinctif. Il comprend un vaste complexe avec plusieurs bâtiments, organisés sur deux étages. Chaque étage dispose d’un grand couloir, de plusieurs chambres ainsi qu’une cour ouverte, incluant la mosquée. Au fil du temps, d’autres constructions ont été ajoutées au site.
En 1939, avec le début de la Seconde Guerre mondiale, le quatrième bataillon de l’armée indienne fut engagé dans le conflit, transformant ainsi la zāwiyah en camp de loisirs pour les soldats indiens jusqu’à la fin des hostilités.
Par la suite, d’autres bâtiments ont été érigés, portant les noms de différentes villes indiennes. Après la Nakba de 1948, ces bâtiments servirent de bureaux pour l’UNRWA et certains d’entre eux furent convertis en dispensaires pour les réfugiés.
Situation actuelle et défis
Après la guerre et sous l’administration jordanienne, la zāwiyah a progressivement retrouvé ses visiteurs, notamment des fidèles indiens, devenant ainsi un bien waqf islamique indien.
Cependant, le 7 juin 1967, l’armée israélienne a occupé la vieille ville de Jérusalem. Cette action a causé de grandes destructions à la zāwiyah, perdant ainsi une partie non négligeable de son intégrité structurelle.
Les parties restantes abritent l’école Al-Aqsa, ainsi qu’une mosquée et une cour ouverte. Aujourd’hui, le lieu est habité par la famille du cheikh Nazir Hussein Ansari, d’origine indienne.
Les principaux défis auxquels fait face la zāwiyah indienne sont liés à l’isolement de la communauté indienne après la guerre de 1967, entraînant une diminution de ses ressources et de son importance. Cependant, Entité sioniste a renforcé ses relations avec l’Inde et a investi dans la restauration du site.
La Direction des Wakfs islamiques effectue des travaux de restauration périodiques afin de préserver ce lieu emblématique. La zāwiyah possède plusieurs biens waqfs, dont un situé à Bab Hatta.