Table of Contents
Ismaël Khatib : Du Corps des Gardiens à Ministre des Renseignements
Ismaël Khatib, un homme de foi chiite et un homme politique iranien conservateur, est né en 1961. Il a fait son entrée dans le monde de la politique par le biais de la hautsé de Qom, où il a appris avec de grandes figures religieuses chiites. Il a pris la tête de la direction générale du ministère des Renseignements dans la même ville, considérée comme le bastion des clercs chiites en Iran.
Khatib est connu pour sa proximité avec le bureau du Guide suprême de la République islamique iranienne, Ali Khamenei, ce qui lui a permis de participer à la création du renseignement des Gardiens de la Révolution en 1980.
Parcours professionnel et politique
Au fil des décennies, Khatib a gravi les échelons au sein des institutions militaires et judiciaires, travaillant en liaison avec le bureau du Leader de la Révolution iranienne, jusqu’à atteindre le poste de ministre des Renseignements.
Après que Khatib a pris ses fonctions lors de la présidence d’Ibrahim Raïsi, décédé lors d’un accident d’hélicoptère le 20 mai 2024, il a été nommé par le président Masoud Pezeshkian suite à sa victoire aux élections de 2024. Il a ensuite obtenu la confiance du parlement iranien.
Origines et Éducation
Khatib est né en 1961 à Qaen, dans la province du Khorasan du Sud, à l’est de l’Iran. Il a grandi dans une famille chiite conservatrice et a terminé son adolescence dans sa ville natale.
Bien qu’il n’ait pas suivi le système éducatif formel, Khatib a commencé à fréquenter des écoles religieuses dès son plus jeune âge. Il a appris le Coran, ainsi que la lecture et l’écriture, avant de se rendre à la hautsé de Qom en 1975 pour continuer son éducation religieuse.
Ismaël Khatib (au centre) lors de la séance d’approbation des ministres du gouvernement de 2024.
Il a été formé par des érudits de renom à Qom, dont Ali Khamenei, Mohammad Fazel Lankarani, Nasser Makarem Shirazi et Morteza Tehrani, avant d’obtenir son grade de « mujtahid en jurisprudence islamique ».
Carrière et Responsabilités
Tout au long de son éducation, Khatib a tissé des liens solides avec les figures de la révolution iranienne, qui a renversé le régime du Shah Mohammed Reza Pahlavi en 1979, et a participé à la propagande pour l’appel islamique durant les deux années qui ont suivi la révolution.
Lors de la guerre irakienne-iranienne (1980-1988), Khatib a rejoint les champs de bataille avant d’être rapidement blessé. Il a ensuite été réaffecté à des missions de renseignement au sein des Gardiens de la Révolution en 1985.
Après la guerre, il a occupé divers postes, principalement dans le domaine de la sécurité, devenant l’un des fondateurs de l’appareil de sécurité des Gardiens de la Révolution. Il a rejoint le ministère des Renseignements en 1999, assumant le poste de directeur général à Qom.
En 2010, il a été nommé superviseur principal au bureau du Guide suprême Ali Khamenei avant de devenir le président du Centre de protection de l’information dans le système judiciaire entre 2012 et 2019.
Khatib a également dirigé le département de sécurité des lieux saints à Mashhad, avant de revenir à Qom pour diriger le sanctuaire de Masoumeh, sœur de l’imam Raza, laissant ce poste en 2021.
Après l’élection de Raïsi en 2021, Khatib a été recommandé pour le poste de ministre des Renseignements et a maintenu son rôle jusqu’à l’été 2024. Suite à l’élection de Masoud Pezeshkian en juillet 2024, il a été proposé au parlement et a pris ses fonctions le 18 août 2024.
Sanctions américaines
Le 9 septembre 2022, le département du Trésor américain a placé Ismaël Khatib sous sanctions pour avoir mené des activités électroniques contre les États-Unis et ses alliés européens. Ces sanctions faisaient suite à un cyberattaque visant l’Albanie, qui accueillait des membres de l’organisation Moudjahidine du peuple.
Washington a accusé Téhéran d’être derrière cette infiltration, bien que le ministère iranien des Affaires étrangères ait nié toute implication dans l’attaque.