Une usine dans les Landes fabrique du bioéthanol à partir de bois

Production de bioéthanol à partir du pin des Landes

Cela reste invisible pour le consommateur, mais depuis quelques semaines, lorsque vous faites le plein d’E5, E10 ou E85 dans une station Esso du Sud-Ouest de la France, il est fort probable que vous utilisiez de l'(essence) produite en partie à partir de pin des Landes.

Investissement majeur dans le bioéthanol

Le groupe américain Ryam (Rayonier Advanced Materials) a lancé, au début de l’année, la production d’un bioéthanol de deuxième génération sur son site de Tartas dans les Landes. Ce bioéthanol est ensuite revendu à son partenaire Esso, filiale française d’ExxonMobil.

« Dans le bois, il existe plusieurs constituants, notamment la lignine, que l’on dissout au cours d’un processus de cuisson, générant ainsi des sucres », indique Christian Ribeyrolle, président de Ryam France. Ces sucres, auparavant inutilisés, ont fait l’objet d’études de valorisation entamées il y a trois ans. « Nous avons investi 37 millions d’euros dans la construction d’une deuxième usine sur notre site de Tartas, achevée au début de cette année », précise-t-il.

Une usine dédiée au bioéthanol de seconde génération

Cette nouvelle installation se consacre exclusivement à la fabrication de bioéthanol de seconde génération, c’est-à-dire un bioéthanol n’entrant pas en concurrence avec les cultures agricoles. Le développement des biocarburants avancés s’inscrit dans les objectifs de la directive européenne RED II, qui vise l’incorporation de 14 % d'(énergie renouvelable) dans le secteur des transports d’ici 2030, dont 3,5 % de biocarburants de deuxième génération.

Distribution du bioéthanol dans le Sud-Ouest

Une fois produit, le bioéthanol est acheminé vers les dépôts pétroliers de Bordeaux et Toulouse, avant d’être distribué dans les stations-service Esso situées en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. « Nous avons vendu notre premier camion à ExxonMobil en avril », déclare Ryam, qui espère atteindre une production de « jusqu’à 21 millions de litres par an » de ce bioéthanol.

Selon l’institut de recherche IFP Energies Nouvelles, le bioéthanol de deuxième génération « permet d’élargir le champ des matières premières végétales exploitables, allant des déchets forestiers aux pailles de céréales, en passant par les plantes herbacées riches en ligno-cellulose ».