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Les mysidacés et leur retour guidé vers les grottes marseillaises

by Chia
France

Les mysidacés et leur parcours nocturne

À la tombée de la nuit, les mysidacés, ces petits crustacés marins d’environ 5 millimètres, s’engagent dans un trajet crucial pour leur survie. Une étude récente, publiée le 17 septembre dans la revue Frontiers in Marine Science, révèle comment ces créatures, souvent comparées à de minuscules crevettes, parviennent à retrouver leur grotte en utilisant des signaux chimiques.

Un refuge indispensable

Les grottes sous-marines offrent une protection vitale à ces animaux face aux prédateurs comme les poissons. Pendant la journée, ils se cachent dans l’obscurité, loin des dangers, mais cette même obscurité signifie qu’ils ne peuvent pas accéder aux algues et au plancton qui constituent leur nourriture. Chaque soir, des millions de mysidacés quittent leur abri pour se nourrir, avant de retourner rapidement à leur refuge à l’aube.

Le chemin du retour

Tandis qu’il est relativement simple de quitter la grotte en direction de la lumière, le chemin du retour semble plus délicat. Les calanques marseillaises, où se déroule cette recherche, renferment de nombreuses cavités ressemblant visuellement. Pourtant, les mysidacés se montrent habiles à retrouver leur entrée sans commettre d’erreur.

Une signature chimique

Les scientifiques dirigés par Thierry Perez à la station marine d’Endoume, à Marseille, ont observé que chaque grotte possède un profil chimique unique. L’analyse des molécules présentes dans l’eau a mis en lumière plusieurs centaines de signaux distincts, permettant à chaque cavité d’avoir sa propre signature.

Des expériences révélatrices

Pour prouver ce phénomène, les chercheurs ont réalisé une expérience simple mais efficace. Ils ont capturé des mysidacés de deux grottes voisines, Jarre et Fauconnière, et les ont placés dans un appareil en Y. Cet agencement leur offrait le choix entre deux types d’eau : celle provenant de leur habitat d’origine et une autre. Les résultats ont été clairs : malgré leur curiosité, les crustacés passaient significativement plus de temps dans l’eau qu’ils avaient connue. En revanche, aucune préférence n’a été notée chez les Leptomysis, une autre espèce de petites crevettes vivant à proximité mais en dehors des grottes.

Ces observations soulignent l’importance des signaux chimiques dans la navigation des mysidacés, révélant un aspect fascinant de leur comportement et leur adaptation à un environnement aussi complexe que les calanques de Marseille.

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