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Des chercheurs plaident pour une pêche durable
Un groupe de trente chercheurs et acteurs associatifs a récemment été constitué par l’ONG de Claire Nouvian Bloom afin de redéfinir la notion de pêche durable. Dans un article publié le 23 septembre dans la revue scientifique npj Ocean Sustainability, ils exposent leurs idées pour garantir la régénération de la vie marine tout en s’adaptant au changement climatique.
Un constat alarmant sur la surexploitation des ressources marines
Didier Gascuel, professeur en écologie marine à l’Institut Agro et cosignataire de l’article, souligne que les quotas de pêche en Europe sont basés sur une définition de durabilité datant du milieu du XXe siècle. Cette approche ne prend pas en compte l’analyse de l’écosystème dans son ensemble. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rapporté que la proportion de populations de poissons surexploitées a grimpé de 10 % en 1974 à 37,7 % en 2021. Ainsi, la FAO appelle à une action urgente pour préserver et reconstituer les stocks halieutiques.
Les recommandations pour une pêche durable
Les auteurs de l’étude proposent deux grands principes déclinés en onze actions, nommées « règles d’or ». Ces recommandations visent à minimiser les impacts environnementaux, favoriser la régénération de la vie marine et s’adapter au changement climatique tout en promouvant le bien-être des communautés locales. L’une des mesures phares consiste à réduire le volume de pêche. Callum Roberts, professeur de conservation marine à l’université d’Exeter, affirme que cette réduction est souvent difficile à faire accepter aux politiques et aux industriels. Il insiste sur le fait que le ralentissement de l’activité de pêche est inévitable si l’on veut éviter l’effondrement de l’industrie.
Repenser les subventions et la rentabilité des pêcheries
Roberts appelle également à une révision des politiques de subvention, qui actuellement soutiennent de nombreuses pêcheries industrielles dans un équilibre économique précaire. Selon lui, ces fonds publics encouragent la surpêche et devraient être réorientés vers la durabilité des activités de pêche.
Limiter les techniques de pêche nuisibles
Les chercheurs critiquent également certains labels de durabilité, tels que le MSC (Marine Stewardship Council), qui certifie 19 % de la production mondiale de poisson sauvage. Ils mettent en exergue certains modes de pêche, comme le chalutage profond, qui nuisent à l’environnement. Pour Bloom et ses homologues, limiter la taille des bateaux et interdire certaines techniques de pêche s’avère nécessaire pour protéger les écosystèmes marins.
L’importance de la biodiversité marine
Didier Gascuel rappelle que la protection des espèces marines est cruciale pour le bon fonctionnement de l’océan, qui offre divers services, tels que la purification de l’eau et la réduction du dioxyde de carbone atmosphérique. La diversité marine joue ainsi un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
Callum Roberts espère que leurs recommandations seront entendues et inciteront les distributeurs et gouvernements à agir, car la tendance actuelle menace notre avenir maritime.