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Une équipe d’astrophysiciens de l’Institut Leibniz pour l’Astrophysique de Potsdam a récemment développé une carte du local Univers en se basant sur les mouvements de 56 000 galaxies. Cette avancée permet de mieux comprendre la distribution de la matière dans notre voisinage cosmique.
Les Défis de la Cartographie Cosmique
Dr. Aurelien Valade, auteur principal de l’étude, souligne que « cartographier l’Univers a toujours été l’une des tâches les plus difficiles en astronomie ». Les observations inexactes et les erreurs de mesure compliquent davantage cette entreprise. En effet, les galaxies observées ne constituent qu’une infime partie de la masse totale de l’Univers, car une grande partie de la matière est invisible et se présente sous forme de matière noire.
De plus, les galaxies ne sont pas nécessairement organisées de manière à retracer fidèlement la matière sous-jacente, ce qui en fait un indicateur peu fiable de la distribution de matière. Pour surmonter ces obstacles, les chercheurs se sont également penchés sur les mouvements des galaxies.
La Méthode Innovante des Auteurs
Les galaxies s’éloignent de nous avec l’expansion de l’Univers, tout en exerçant une attraction gravitationnelle réciproque. Ces mouvements peuvent être cartographiés, révélant ainsi les courants cosmiques — véritables rivières et courants marins à travers lesquels les galaxies se déplacent. Comme ce mouvement est causé par la gravité, il permet d’observer l’invisible.
Pour créer leur carte du local Univers, les auteurs ont utilisé les données du catalogue Cosmic Flows-4. Ils expliquent que « les mesures de la vitesse de chaque galaxie sont sujettes à des erreurs et à des incertitudes », ce qui conduit à la création de plusieurs cartes cosmographiques possibles. Ainsi, ils ont développé une approche innovante : une carte « probabiliste » de l’Univers, qui indique la probabilité qu’une certaine caractéristique, telle qu’un « bassins d’attraction », existe réellement.
Découvertes Surprenantes dans le Voisinage Cosmique
Leurs travaux ont permis d’obtenir une image fiable de la distribution à grande échelle de la matière, dévoilant des structures étonnantes dans notre environnement cosmique. Par exemple, il semble que le superamas Laniakea, auquel beaucoup pensaient que notre Galaxie appartenait, pourrait n’être qu’une branche du très grand bassin de Shapley, sans même exister en tant qu’entité distincte.
Autre découverte marquante : le Sloan Great Wall, une immense muraille composée de centaines de milliers de galaxies, s’étend actuellement sur environ un trillion de trillions de cubes années-lumière, ce qui en fait la plus grande structure connue de ce réseau galactique.
Implications de Ces Résultats
Dr. Noam Libeskind, co-auteur de l’étude, ajoute : « Il n’est pas surprenant que plus nous scrutons le cosmos, plus nous réalisons que notre superamas d’origine est plus interconnecté et vaste que nous ne le pensions. » La possibilité que nous fassions partie d’une structure bien plus vaste est excitante, bien que pour confirmer l’étendue de notre superamas, davantage d’observations seront nécessaires.
Les résultats de cette étude ont été publiés ce mois-ci dans la revue Nature Astronomy.