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Le Télétravail, Un Espoir Pour Les Jeunes De Gaza En Temps De Guerre
Gaza – Au milieu des explosions et des craintes constantes, Nahla Naim, âgée de 32 ans, saisit son téléphone mobile d’une main pour se rassurer sur le bien-être de sa famille, tandis que de l’autre, elle continue de travailler sur son ordinateur portable, luttant contre le temps pour terminer ses tâches pour des entreprises à l’étranger. Elle a fui le nord de Gaza dès le troisième jour de la guerre israélienne qui a débuté en octobre 2023. Quatre mois après, elle a perdu son frère Majdi, un événement qui a mis un frein à tous ses projets et rêves professionnels.
Nahla, consultante en développement commercial et experte en optimisation des moteurs de recherche, décrit cette période comme un long combat pour survivre tout en préservant le bien-être psychologique et matériel de sa famille de sept personnes. « J’ai perdu ma source de revenus pendant sept mois consécutifs », déclare-t-elle.
Nouveaux Débuts Pour Nahla
Avant le déclenchement de la guerre, Nahla se préparait à lancer sa propre plateforme en ligne dédiée à la formation en marketing numérique, visant à aider les jeunes de Gaza et du monde arabe à acquérir des compétences de travail. Cependant, en raison des bombardements intenses et de la coupure des réseaux d’électricité et d’internet, sa vie a été complètement paralysée.
En mai dernier, elle a continué de chercher désespérément des sources d’électricité et d’internet pour informer le monde qu’elle était toujours vivante et prête à reprendre ses activités professionnelles. Dans cette obscurité, elle a découvert l’initiative « Taqat », qui offre des espaces de travail et des ressources énergétiques gratuitement aux travailleurs à distance. Grâce à cela, elle a pu se reconnecter avec des clients et retrouver un emploi avec une des plus grandes agences de tourisme du Golfe.
Retrouver la Vie Normale
Pour Nahla, reprendre le travail a été un tournant crucial. Cela lui a permis de sortir de ce qu’elle appelle « le cercle du chagrin et de l’apathie », causé par la perte de son frère. De plus, cela a offert un soutien financier et psychologique à sa famille et à ses proches déplacés.
Elle souligne que travailler en temps de guerre est extrêmement difficile et exige une productivité élevée dans des conditions quasiment impossibles. « Depuis une tente de fortune, nous devons continuer à travailler et à communiquer avec le monde extérieur pour nous-mêmes et pour nos familles », dit-elle.
Les Défis de Hassan et Asil
Hassan Kamal Al-Masdar, un jeune programmeur de 24 ans, décrit également son retour au travail comme une « nouvelle vie ». Après plusieurs mois sans emploi, il a retrouvé un poste dans une entreprise locale qui collabore avec des clients à l’étranger, malgré les défis posés par la coupure des sources d’électricité et des réseaux de communication.
Asil Abu Sultan, étudiante en maîtrise en administration des affaires, a vu sa quête d’un emploi stable interrompue par la guerre. Déterminée, elle s’est tournée vers le travail indépendant sur internet, cherchant à imiter les réussites d’autres qui ont trouvé des opportunités avec des entreprises internationales. « Le manque d’électricité et d’internet pendant les sept premiers mois de la guerre a été un défi énorme », témoigne-t-elle.
L’Initiative « Taqat »
L’ingénieur Sharif Naim, directeur d’une société de programmation avant la guerre, a également fait face à de nombreux défis. Après avoir perdu tout contact avec son équipe pendant six mois, il a réussi à rétablir la communication et à rouvrir son entreprise grâce à une installation de panneaux solaires pour l’électricité et à l’initiative « Taqat », qui a permis à de nombreux jeunes de Gaza de retrouver du travail à distance.
La plateforme « Taqat Gaza » connecte les talents de Gaza avec des entreprises internationales. Actuellement, elle compte 1200 membres et a aidé près de 300 jeunes à retrouver un emploi, représentant des contrats mensuels d’une valeur estimée à 350 000 dollars. Cependant, l’ingénieur Naim continue de faire face à des défis, notamment en matière d’infrastructure et de coût élevé des installations solaires.
