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Les tensions autour de la village Jaba près de Jérusalem
Les habitants du village de Jaba, situé au nord-est de Jérusalem, vivent des jours sombres alors que les démolitions orchestrées par l’occupation israélienne s’intensifient. Aucun lieu de prière ni d’accueil n’est épargné, et même la maison en béton et en pierre, âgée de plus de cinquante ans, a été détruite, un symbole de la résistance des habitants. Ce village fait partie du groupe bédouin des « Bédouins al-Ara’ra », qui est ciblé pour des expulsions en raison de l’expansion des colonies israéliennes, notamment celle d’« Adam ».
Un acte de résistance face à l’occupation
À proximité des bâtiments détruits, Najeh Ara’ra, un membre de la communauté et victime de ces actions, exprime son désespoir. Le dernier épisode de démolition a touché six structures agricoles, des enclos à moutons et le seul lieu de prière de la communauté. Cela a provoqué une détresse immense parmi les habitants, qui ont perdu leurs lieux de rassemblement quotidien.
« Nous avons été surpris par cette démolition, qui est survenue juste deux mois après la dernière notification », déclare Ara’ra, âgé de 48 ans. Beaucoup ont dû se réfugier chez des proches en attendant un retour, tout en affrontant des conditions hivernales rigoureuses. Il ajoute qu’ils refusent de céder sous la pression israélienne.
Une stratégie d’expulsion ciblée
Les actions de l’occupation ne sont pas des incidents isolés. Le territoire des bédouins al-Ara’ra et d’autres communautés voisines est constamment menacé par des mesures d’expulsion, dans le cadre d’un plan visant à renforcer la colonisation de la région au détriment des habitants autochtones. « Adam » a été une source de conflits pour près de quatre décennies, et l’occupation continue de s’emparer des terres restantes.
Attaques des colons et conséquences économiques
Les villageois subissent quotidiennement des provocations de la part des colons, allant des vols de bétail à des agressions physiques, en particulier envers les enfants. Najeh Ara’ra, qui possède une petite partie du cheptel local, fait face à des défis d’approvisionnement en nourriture et en eau, exacerbés par les restrictions imposées par l’occupation.
Actuellement, plus de 40 familles résident sur une superficie de 20 dunams, alors que la colonie « Adam » s’étend sur la majorité des terres de Jaba. Les habitants n’ont accès qu’à une petite fraction de leurs terres, souvent requalifiées sous des restrictions de sécurité.
Une lutte pour la survie face à des plans de nettoyage ethnique
Le président du conseil du village, Sami Touam, souligne que ces attaques ne constituent pas un phénomène nouveau, mais bien une intensification des efforts pour expulser les bédouins de leur terre. La communauté fait face à une pression croissante qui les pousse à vivre dans des conditions de plus en plus difficiles.
« Au départ, il ne s’agissait que d’une simple caravane, mais aujourd’hui, la colonie « Adam » s’est étendue sur près de 19 000 dunams », note-t-il avec inquiétude. Il décrit la situation actuelle comme un plan de nettoyage ethnique où les habitants sont contraints de vivre dans des enclaves sous contrôle israélien sans terre ni ressources.
Réduction des récoltes et isolement économique
Cette année, la récolte d’huile d’olive du village a chuté de manière significative, en raison des attaques constantes des colons sur les agriculteurs. Le président du conseil estime que la production a été réduite de moitié, passant d’environ 16 000 tonnes à environ 8 tonnes, ce qui met en péril l’économie locale.
Les infrastructures de Jaba sont entourées de routes coloniales qui isolent la communauté, compliquant davantage leur accès aux ressources essentielles. Le climat d’intimidation et la violence rendent la vie insupportable pour les habitants, qui voient leurs droits et leurs terres continuellement menacés.