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Honda a indiqué mercredi explorer la possibilité d’une fusion avec son compatriote Nissan, actuellement en difficulté, suite à des informations de presse. Ce rapprochement pourrait permettre aux deux constructeurs de mieux rivaliser avec Tesla et les géants chinois sur le marché des véhicules électriques.
Un rapprochement stratégique
Après avoir signé un partenariat stratégique en mars dernier, Honda et Nissan n’excluent pas de fusionner pour donner naissance à un poids lourd mondial de l’automobile. Respectivement deuxième et troisième constructeurs automobiles japonais derrière Toyota, les deux entreprises envisagent d’aller au-delà de leur simple partenariat autour des véhicules électriques.
Des discussions en cours
Selon le quotidien économique Nikkei, les deux entreprises entameraient des discussions pour se regrouper sous une société holding unique, avec un protocole d’accord qui pourrait être signé prochainement. Un porte-parole de Honda a précisé : « Comme nous l’avons annoncé en mars et août, nous discutons de possibilités de coopération dans de nombreux domaines. Une éventuelle fusion fait partie des options, mais rien n’est décidé ».
Nissan a quant à lui affirmé qu’il explorait « diverses possibilités de collaboration » avec Honda pour tirer parti de leurs forces respectives.
Impact sur le marché
À la suite de ces informations, le titre de Nissan a été momentanément suspendu à la Bourse de Tokyo avant de s’envoler de 24%. À 02H30 GMT (03H30 à Paris), il affichait une hausse de 22,09%, tandis que Honda reculait de 2,29% et Mitsubishi grimpait de 13,23%.
Combler le retard dans l’électrique
Le projet pourrait également inclure Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire, créant ainsi un groupe parmi les plus importants au monde, juste derrière Toyota et Volkswagen. Ensemble, les trois marques ont vendu 4 millions de véhicules au premier semestre, un chiffre encore bien inférieur aux 5,16 millions de Toyota, leader mondial.
Le porte-parole de Honda a souligné que « le principal sujet des discussions concerne Honda et Nissan », tout en signalant que l’implication de Mitsubishi se ferait « à un autre niveau ».
Un marché électrique en plein essor
Cette éventuelle fusion s’inscrit dans un contexte où les constructeurs japonais tentent de rattraper leur retard sur un marché électrique en plein essor, notamment en Chine et en Europe. Historiquement, les marques nippones se sont concentrées sur les hybrides, qui représentaient 40 % des ventes au Japon en 2022.
Cependant, cette stratégie a conduit à sous-estimer la demande mondiale pour le 100% électrique, laissant la voie libre à des acteurs comme Tesla et le chinois BYD. En conséquence, la Chine a dépassé le Japon comme premier exportateur mondial de véhicules en 2023.
Les défis de Nissan
Cette possible fusion intervient alors que Nissan traverse une période difficile. Le groupe a annoncé en novembre la suppression de 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et une réduction de ses capacités de production en raison de la chute de ses ventes, notamment en Chine (-13 % au troisième trimestre 2023) et aux États-Unis.
L’alliance historique avec Renault a également été réduite, les deux constructeurs se limitant désormais à des projets communs choisis au cas par cas. De son côté, Honda a restreint son partenariat avec General Motors.