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Israël accusé d’épuration systématique des femmes palestiniennes

by Sara
Palestine, Israël

Israël accusé d’épuration systématique des femmes palestiniennes

Le terme d’épuration ethnique semble désormais insuffisant pour décrire la tragédie humaine vécue par les femmes et les enfants palestiniens, qui représentent environ 70 % des victimes de la guerre d’extermination israélienne sur la Gaza. Cette situation a poussé des experts des droits de l’homme et des Nations Unies à introduire le terme « extermination des femmes » pour qualifier les atrocités commises contre les Palestiniennes depuis plus de 15 mois.

Selon les données du ministère de la Santé à Gaza, les attaques israéliennes ont causé la mort de 17 841 enfants et de 12 298 femmes. Ces chiffres révèlent que les femmes et les enfants paient le prix fort de la destruction systématique israélienne, alors que des militants et des défenseurs des droits de l’homme demandent à ce que des définitions plus précises soient utilisées pour décrire ces horreurs.

Un ciblage de la santé reproductive

Dans une interview accordée à l’agence Anadolu, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence à l’égard des femmes, Rim Alsalem, a souligné que la situation à Gaza a atteint des dimensions sans précédent dans l’histoire contemporaine. Elle a insisté sur le fait que les agressions israéliennes contre les femmes palestiniennes font partie d’une stratégie systémique d’extermination, affirmant que le meurtre de Palestiniennes simplement parce qu’elles sont femmes constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité.

Alsalem a ajouté que le ciblage des femmes et de leur santé reproductive est utilisé comme un outil dans l’extermination israélienne à Gaza. Elle a expliqué que l’analyse des actions israéliennes démontre clairement que leur ciblage de la capacité reproductive des Palestiniens sert cet objectif.

Elle a également noté que la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide interdit également les actes d’extermination visant à empêcher la reproduction au sein d’un groupe.

Les dimensions de la destruction systématique

Alsalem a évoqué l’impact dévastateur des attaques sur les femmes et les enfants, en utilisant des données du Fonds des Nations Unies pour la population. Elle a rapporté que 800 000 femmes ont été contraintes de quitter leurs foyers, tandis qu’environ un million de femmes et de filles souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. De plus, 700 000 femmes en âge de procréer souffrent de malnutrition sévère et n’ont pas accès à des produits d’hygiène de base.

Les taux d’avortement ont augmenté de 300 % en raison du manque de soins médicaux, des traumatismes psychologiques et des bombardements. Les agressions israéliennes ont également conduit à l’effacement d’au moins 1 410 familles palestiniennes des registres de la population, selon le ministère palestinien de la Santé.

Elle a mentionné qu’une seule famille a perdu 138 membres à Gaza, dont 35 femmes et 62 enfants. Le bombardement de la seule clinique de fécondation in vitro à Gaza, le refus d’accès aux soins d’urgence pour les femmes enceintes, ainsi que la destruction de l’infrastructure de santé, soulignent que les attaques israéliennes visent systématiquement la capacité reproductive des femmes palestiniennes.

Des termes inadaptés

Alsalem a affirmé que les universitaires s’accordent à dire que les crimes tels que le génocide, les crimes contre l’humanité et les termes juridiques actuels ne suffisent pas à décrire cette tragédie. Elle a indiqué que Robert Haus, professeur de droit international à l’Université de New York, partage cet avis.

Elle a précisé que le problème ne concerne pas uniquement le génocide, mais implique également le meurtre intentionnel et la destruction complète du concept de protection des civils en temps de conflit. Le concept de féminicide, utilisé pour décrire la violence contre les femmes, est désormais inadapté pour expliquer la situation à Gaza.

Elle a conclu que, plutôt que de définir ce phénomène comme un meurtre de femmes, il est plus approprié de le qualifier d’extermination des femmes, comme l’ont proposé certains universitaires, car les Palestiniennes sont tuées en raison de leur identité et de leur genre, ce qui vise à détruire les Palestiniens en tant que groupe, partiellement ou totalement.

La rapporteuse spéciale des Nations Unies a ajouté que le même principe s’applique à la violence reproductive, qui est utilisée comme un moyen de discrimination à l’égard des femmes en temps de conflit et de guerre. Cependant, la violence systématique, généralisée et délibérée contre les civils à Gaza, en particulier les femmes, est sans précédent.

Elle a conclu en affirmant qu’il serait également approprié d’utiliser le terme « violence reproductive genocidaire » pour décrire la situation à Gaza.

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