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Chaque année, environ 90 000 personnes sont touchées par le zona, une infection virale extrêmement douloureuse. Bien que cette maladie puisse se manifester par des douleurs aiguës et des démangeaisons pendant une courte période, elle peut également entraîner des douleurs nerveuses chroniques, un risque élevé pour les personnes âgées. Avec le vieillissement rapide de la population, le nombre de cas de zona est appelé à augmenter dans les années à venir.
Un vaccin efficace, mais coûteux
Il existe un vaccin efficace contre le zona, nommé Shingrix, qui offre une protection durable. Cependant, il n’est pas remboursé en France, et les personnes souhaitant se faire vacciner doivent débourser près de 400 euros. Cela crée une inégalité d’accès au vaccin, surtout pour les seniors dont les revenus peuvent être limités.
Des conséquences dramatiques
Selon les experts, entre 10 et 25 % des personnes qui contractent le zona peuvent développer une douleur chronique, connue sous le nom de névralgie post-herpétique. Cette douleur peut persister longtemps après la disparition des éruptions cutanées et affecte gravement la qualité de vie des patients.
« La douleur est si intense que cela ressemble à une brûlure sévère comme après une longue exposition au soleil », décrit Peter Belien, un patient de 2023. Les traitements pour soulager cette douleur peuvent inclure des médicaments puissants, tels que des anticonvulsivants, des antidépresseurs, ou même de la méthadone, mais ces options ne sont pas toujours efficaces et peuvent présenter des effets secondaires graves.
Prévenir plutôt que guérir
La prévention à travers la vaccination est la meilleure solution pour éviter le zona et ses complications. Dans d’autres pays comme l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, le vaccin est remboursé. En 2019, le Conseil de santé a recommandé un remboursement pour les plus de 60 ans, mais les gouvernements successifs ont rejeté cette proposition, la jugeant trop coûteuse.
Chantal Tesson, présidente de l’association « Douleur après zona », conteste cette analyse. « Chaque année, des milliers de personnes développent des douleurs chroniques. Les coûts associés aux traitements et aux soins pour gérer cette douleur sont en réalité très élevés et pourraient être considérablement réduits par une vaccination préventive. »
Pénuries de médicaments et besoin de soins
Actuellement, des médicaments tels que les anticonvulsivants et les antidépresseurs sont souvent utilisés pour traiter la douleur chronique liée au zona, mais ces traitements sont de plus en plus difficiles à obtenir en raison de pénuries. Chaque mesure préventive pourrait contribuer à réduire ces pénuries et, par conséquent, à diminuer les coûts de santé associés.
Il est à prévoir que sans une vaccination généralisée, les coûts de santé augmentent avec le vieillissement de la population. Le nombre de seniors de 60 ans et plus augmentera de 800 000 d’ici 15 ans, atteignant presque 1,5 million d’ici 2070.
Une question de dignité humaine
Chantal Tesson souligne également l’importance de la dimension humaine dans cette problématique : « Nous pouvons éviter à de nombreuses personnes des souffrances insupportables. Certaines choisissent l’euthanasie à cause de la douleur qu’elles subissent. »
Le cas de Rob Schutte, qui a choisi l’euthanasie en raison de souffrances insupportables causées par le zona, met en lumière cette réalité tragique. Il a exprimé des regrets de ne pas avoir pu recevoir le vaccin, qui aurait pu lui éviter cette maladie débilitante.
Appels à l’action
Récemment, des membres du Parlement ont demandé à ce que le zona soit inclus dans le programme national de vaccination. Dans les prochains mois, il sera essentiel de déterminer si le gouvernement est prêt à financer ces vaccins pour protéger la santé des seniors en France.