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Récente crise de l’industrie de l’armement en Suisse

par Sara
Suisse

La crise récente de l’industrie de l’armement en Suisse est marquée par un effondrement des ventes, alors que la demande mondiale en armement augmente. Plusieurs entreprises font face à des licenciements et à des mises au chômage partiel, tandis que d’autres choisissent de déplacer leur production à l’étranger.

Contexte et enjeux

Cette semaine, l’Union européenne a décidé d’investir 800 milliards d’euros dans le renforcement de ses capacités militaires. Alors que les actions des entreprises d’armement européennes prennent de la valeur, la Suisse subit un recul significatif de ses ventes en raison de restrictions d’exportation strictes. De nombreux pays se détournent des produits suisses, surtout après que l’Allemagne a interdit la réexportation de munitions vers l’Ukraine.

Réactions de l’industrie

Face à cette situation, les entreprises suisses n’attendent pas et prennent des mesures concrètes. Matthias Zoller, expert en armement pour l’association industrielle Swissmem, note plusieurs développements :

  • Safran Vectronix, basée dans le Saint-Gall, a récemment introduit le chômage partiel pour une grande partie de sa production.
  • Swiss P Defence à Thun a licencié 22 employés après avoir menacé de quitter la Suisse en raison de pertes financières.
  • B&T AG, qui produit des armes de petit calibre, a ouvert un site en Allemagne pour continuer à fournir la Bundeswehr.
  • Mercury Systems, une filiale genevoise d’une entreprise américaine, soumet désormais ses offres depuis l’Espagne plutôt que de la Suisse.
  • La société Mowag, appartenant à General Dynamics, a déplacé sa production de véhicules blindés en Allemagne.
  • Auterion, spécialisée dans les drones, a transféré son siège social à l’étranger, ce qui complique le partage d’informations avec la Suisse.
  • Le fabricant de composants en plastique Carbomill a dû céder des connaissances techniques à des concurrents étrangers pour pouvoir continuer à produire à l’étranger.
  • Lockheed Martin a exclu la Suisse de ses projets de production d’armements en Europe.

Impact sur les exportations

Les chiffres concernant les exportations d’armement seront dévoilés la semaine prochaine, mais les prévisions indiquent déjà un déclin. Selon Zoller, la baisse des commandes en provenance de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark, qui représentaient 40 % des exportations suisses, ne sera pas immédiatement visible car les livraisons actuelles proviennent encore de commandes passées il y a deux ou trois ans.

Inspection de munitions chez Ruag Ammotec à Thun.

Les défis à relever

Le secteur de l’armement suisse se trouve confronté à des défis majeurs. L’un d’eux est l’approvisionnement commun en armements par de plus en plus de pays européens. Les nouvelles règles sur le transfert d’armements compliquent encore davantage les transactions, ce qui conduit ces pays à ne plus se tourner vers la Suisse.

De plus, la loi sur le matériel de guerre, qui a été renforcée juste avant le début du conflit en Ukraine, empêche la livraison d’armements aux États membres de l’OTAN impliqués dans des conflits.

Une industrie cruciale pour la sécurité

Bien que la part de l’armement dans les exportations totales suisses ne représente que 0,2 %, il est essentiel pour la sécurité nationale. La petite taille de l’armée suisse ne permet pas de soutenir l’industrie d’armement sans les exportations. Cela soulève des questions sur la capacité de la Suisse à se maintenir dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Le Parlement est conscient de ces enjeux, mais les progrès sont lents. Une initiative législative visant à assouplir les restrictions de réexportation de matériel militaire est en cours, mais les conditions précises restent à définir.

Perspectives politiques

Les discussions au sein du Parlement révèlent des divergences d’opinion. Bien que certains, comme le sénateur Josef Dittli, appellent à un assouplissement des règles, d’autres, comme les membres des Verts, préconisent une réduction des exportations pour favoriser l’approvisionnement rapide des besoins militaires en Europe.

Un employé assemble un obusier 16 dans l'usine de General Dynamics-Mowag à Tägerwilen.

Industrie De Larmement | Suisse | Ventes | Crise | Exportations
source:https://www.tagesanzeiger.ch/die-ruestungsindustrie-hebt-weltweit-ab-in-der-schweiz-brechen-die-verkaeufe-ein-702184008105

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