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Trump et sa task force : la guerre aux universités américaines

by Sara
Trump et sa task force : la guerre aux universités américaines
États-Unis

Sous le prétexte de combattre l’antisémitisme, une task force discrète mais puissante déploie une offensive conservatrice visant les universités américaines. L’annonce récente du gel de 2,2 milliards d’euros de subventions fédérales à l’université Harvard marque l’un des épisodes majeurs de cette stratégie orchestrée par l’administration Trump.

Des étudiants manifestent contre la guerre à Gaza lors d’un campement sur le campus de l’université de Harvard, à Cambridge (Massachusetts), aux États-Unis, le 25 avril 2024.

Une task force au cœur de la bataille contre l’antisémitisme

Le 14 avril, le ministère américain de l’Éducation a annoncé la suspension des subventions fédérales destinées à Harvard, équivalant à environ 2,2 milliards d’euros, en raison d’accusations laissant penser que l’antisémitisme prospère sur son campus. Cette décision intervient après que l’université a refusé de se conformer aux exigences formulées par un groupe créé au début du second mandat de Donald Trump : la task force contre l’antisémitisme.

Officiellement chargée de traquer les actes antisémites dans les établissements scolaires et universitaires, cette entité regroupe des hauts fonctionnaires des départements de la Justice, de la Santé, de l’Éducation et de la General Services Administration. En réalité, selon des enquêtes menées par le New York Times et le Wall Street Journal, cette task force s’inscrit dans une stratégie plus large visant à remodeler les universités sous un angle conservateur.

Une offensive contre la culture universitaire progressiste

Dirigée par Leo Terrell, avocat et ancien commentateur de Fox News, la task force affiche une ligne dure. Terrell a menacé sur une chaîne conservatrice de « mettre ces universités en faillite si elles ne jouent pas le jeu ». Ce discours s’aligne parfaitement avec les ambitions du mouvement MAGA (« Make America Great Again ») de Donald Trump.

Les objectifs concrets consistent à démanteler les politiques de diversité et d’inclusion, abolir la discrimination positive et réviser en profondeur les enseignements relatifs au Moyen-Orient. Le Wall Street Journal souligne que la task force s’attaque de manière plus large à la culture universitaire pour la conformer à ces aspirations conservatrices.

Le New York Times détaille dans une enquête la pression exercée sur les universités, décrivant la task force comme un outil puissant pour contraindre les établissements à revoir leurs politiques sous peine de perdre leurs financements publics.

Une pression brutale sur Harvard et d’autres universités

Les méthodes employées par la task force sont qualifiées d’ »effrayantes » et « troublantes » par plusieurs responsables universitaires. Avant le gel des subventions, elle aurait demandé à Harvard de supprimer certains programmes de diversité, de refondre des contenus pédagogiques accusés de tolérer le harcèlement antisémite et de réformer le département d’études du Moyen-Orient.

Le président d’Harvard, Alan Garber, a affirmé ne pas vouloir céder sur « l’indépendance » de l’université ni sur ses droits constitutionnels. Toutefois, Harvard n’est pas la seule cible. Plus de 11 milliards d’euros de financements fédéraux ont déjà été gelés ou supprimés pour au moins sept grandes universités américaines. En mars, l’université Columbia a été la première à céder en acceptant les réformes demandées, après l’annulation d’une subvention d’environ 400 millions d’euros.

Une offensive pilotée par la droite radicale

Stephen Miller, idéologue d’extrême droite et proche conseiller de Donald Trump, supervise cette opération depuis la Maison Blanche. Ce cercle proche du président considère les universités comme des bastions de la gauche radicale « woke », hostiles aux « valeurs américaines véritables ».

Chris Rufo, activiste d’extrême droite, a récemment déclaré : « Les universités ont agi comme si elles étaient toutes-puissantes. Nous leur montrons qu’on peut frapper là où ça fait mal. » Il est également reconnu pour son rôle dans la destitution de la directrice d’Harvard, Claudine Gay.

À long terme, le but affiché est de « perturber définitivement le monde élitiste de l’enseignement supérieur » et de faire reculer ces institutions « d’une ou deux générations », selon les propos de Rufo. Cette stratégie radicale suscite toutefois des critiques, même au sein du camp trumpiste, où certains redoutent que ce précédent puisse être utilisé à d’autres fins dans le futur.

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source:https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20250415-task-force-contre-antisemitisme-outil-repression-universites-trump-etats-unis-harvard-subventions

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