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Face aux droits de douane américains de 10 %, les entreprises françaises adoptent diverses stratégies pour limiter l’impact sur leur activité. Entre augmentation des prix, diversification des marchés et maîtrise des coûts, elles ajustent leur fonctionnement pour préserver leur compétitivité.
Répercussion des droits de douane sur les prix
La première solution choisie par plusieurs groupes français est de transférer tout ou partie du surcoût lié aux droits de douane à leurs clients américains. C’est notamment le cas d’Hermès qui a annoncé, dès le 17 avril, une hausse de ses prix sur l’ensemble de ses activités aux États-Unis, effective à partir du 1er mai, sans toutefois préciser le pourcentage.
Interparfums prévoit également d’augmenter ses tarifs de 6 à 7 % à compter du 1er août, d’après les déclarations de son PDG Philippe Benacin. Le groupe anticipe une charge supplémentaire de 5 à 6 millions d’euros sur l’année 2024.
Dans le secteur automobile, l’équipementier Forvia a confirmé une hausse partielle des prix, tandis qu’Airbus a indiqué que ce sont les clients importateurs qui supporteront le surcoût généré par les droits de douane. Dans l’agroalimentaire, la fromagerie Onetik projette d’augmenter de 20 euros le prix de ses tomes d’Ossau-Iraty, généralement vendues 300 euros aux États-Unis et soumises à une taxe de 20 %.
Stratégies de diversification des marchés
Pour atténuer leur dépendance au marché américain, certaines entreprises cherchent à élargir leur clientèle à l’international. Fabrice Joyeux, vigneron du domaine Belambrée à Puyricard, souligne la nécessité de se tourner vers d’autres pays afin d’éviter l’incertitude liée au marché américain.
Marie-Cécile Tardieu, directrice générale déléguée de Business France, recommande de ne pas renoncer à l’export vers les États-Unis mais de diversifier les destinations. Forvia a également annoncé son intention d’augmenter sa présence en Asie, notamment en Chine, pour compenser les contraintes tarifaires américaines.
Réduction des investissements et gel des embauches
Outre l’ajustement des prix et l’ouverture à de nouveaux marchés, certaines entreprises réduisent leurs dépenses pour faire face aux droits de douane. Forvia a déclaré un gel global des embauches et prévoit de diminuer ses investissements de plus de 100 millions d’euros en 2025 par rapport à 2024.
Le groupe a également restreint les voyages d’affaires et annulé sa participation à plusieurs salons internationaux, dont ceux de Munich et Las Vegas, afin de réduire les dépenses non essentielles.
Adaptation des chaînes logistiques chez Airbus
Pour Airbus, les droits de douane américains compliquent la gestion d’une chaîne d’approvisionnement complexe. Guillaume Faury, PDG du groupe, a expliqué lors de l’assemblée générale qu’ils évaluent actuellement les impacts afin de réorganiser les flux de production et de livraison.
Le secteur aéronautique est particulièrement vulnérable, chaque avion contenant environ 3 millions de pièces circulant entre l’Europe, les États-Unis et d’autres pays. Cette mondialisation des échanges rend la gestion des tarifs douaniers plus délicate.