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Les tensions entre l’Inde et le Pakistan atteignent un nouveau palier avec la décision des autorités indiennes de fermer leur espace aérien aux avions pakistanais, suite à l’interdiction par Islamabad du survol indien depuis le 24 avril. Cette mesure, annoncée le 30 avril, reflète une escalade inquiétante dans les relations entre les deux puissances de la région.
Fermeture de l’espace aérien : nouvelle réponse aux tensions
Le Pakistan anticipe désormais une frappe militaire indienne imminente, dans un délai de moins de deux jours, après que le Premier ministre indien Narendra Modi a autorisé des représailles à l’attaque survenue à Pahalgam, dans le Cachemire sous contrôle indien. Cette attaque, qui a causé la mort de 26 civils le 22 avril et reste non revendiquée, est attribuée par New Delhi à Islamabad, accusation démentie par le gouvernement pakistanais.
Depuis plusieurs semaines, la détérioration des relations se manifeste par des sanctions diplomatiques, la rupture d’accords et l’annulation de visas. Cette escalade se traduit aussi par des échanges de tirs le long de la Ligne de contrôle (LoC), frontière de facto au Cachemire, où pour la sixième nuit consécutive, les soldats des deux camps se sont affrontés, parfois à seulement quelques dizaines de mètres.
Par ailleurs, Islamabad affirme avoir abattu deux drones de surveillance indiens ayant pénétré son espace aérien au Cachemire en moins de vingt-quatre heures.
Menaces et avertissements
Malgré ces affrontements, les deux armées avaient tenu la veille un entretien téléphonique hebdomadaire qualifié de « routine ». Toutefois, le ministre pakistanais de l’information, Attaullah Tarar, a déclaré que le Pakistan dispose de renseignements crédibles indiquant une intention indienne de lancer une offensive militaire dans les 24 à 36 heures à venir, en justifiant cette action par l’incident de Pahalgam.
Il a mis en garde que toute agression ferait l’objet d’une riposte décisive, rejettant pleinement la responsabilité des conséquences graves sur l’Inde.
Le Premier ministre Modi aurait donné carte blanche aux chefs d’état-major indiens pour décider des cibles et du moment de la réponse militaire, selon une source gouvernementale indienne.
Appels internationaux à la désescalade
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a dialogué le 30 avril avec les dirigeants indien et pakistanais, exprimant sa solidarité tout en appelant à la retenue. Lors d’un échange avec le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif, il a encouragé Islamabad à condamner fermement l’attaque de Pahalgam et à coopérer à l’enquête. De son côté, M. Sharif a accusé New Delhi de provocations visant à exacerber les tensions.
Avec le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar, Rubio a insisté sur la nécessité de travailler conjointement pour calmer la situation et préserver la paix et la sécurité en Asie du Sud.
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Ishaq Dar, a réaffirmé que le Pakistan ne frapperait pas le premier, mais qu’il répondrait fermement en cas d’agression.
Dans la région du Cachemire pakistanais, un million et demi de personnes se préparent au pire en occupant leurs abris de fortune, tandis que la Bourse de Karachi subit une chute due à la crainte d’une frappe indienne imminente.
Traque et investigations au Cachemire indien
L’attaque de Pahalgam est perçue, notamment par la presse pakistanaise anglophone Dawn, comme un prétexte pour New Delhi afin de justifier une escalade militaire. Un précédent similaire datant de 2019 avait déjà conduit à un raid aérien indien limité, suivi d’une riposte pakistanaise, avant que les hostilités ne cessent grâce à une médiation américaine.
Au Cachemire contrôlé par l’Inde, les forces de sécurité poursuivent une vaste opération de recherche des auteurs et complices de l’attentat, dans une région majoritairement musulmane. Plus de 2 000 personnes ont été interpellées, et neuf habitations liées aux suspects ont été détruites.
La police a diffusé les portraits-robots de trois suspects, dont deux Pakistanais, affiliés au Lashkar-e-Tayyaba (LeT), groupe djihadiste basé au Pakistan déjà imputé à l’attentat meurtrier de Bombay en 2008, qui avait fait 166 morts.