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Un programme novateur, développé en partenariat avec l’Unesco, propose une formation aux soft skills destinée aux jeunes âgés de 16 à 25 ans au Royaume-Uni. Face aux défis sociaux et professionnels spécifiques rencontrés par la Génération Z, ce cursus vise à combler un manque crucial en compétences sociales et en gestion émotionnelle pour mieux préparer ces jeunes adultes au monde du travail.

Une génération souvent mal comprise…
La Génération Z, née entre 1997 et 2012, est fréquemment présentée dans les médias comme une génération anxieuse, paresseuse et peu travailleuse, parfois qualifiée de « génération des écrans ». Pourtant, cette image stéréotypée ne reflète pas la réalité complexe de leurs expériences. Les jeunes de cette tranche d’âge font face à un contexte mondial instable marqué par cinq facteurs clés, appelés les « cinq C » : la pandémie de Covid-19, le changement climatique, la crise du coût de la vie, le cyberespace et les conflits.

Le programme Higher Health : combler les lacunes en soft skills
Le programme innovant, conçu par l’ONG Higher Health en collaboration avec des experts tels que la psychiatre de l’enfant Professeure Sandeep Ranote, se compose de neuf modules couvrant des thématiques essentielles :
- Empathie et communication
- Gestion du temps
- Défi des préjugés
- Littératie financière
- Détection de la désinformation en ligne
- Égalité des genres
- Santé mentale avec méditation et pleine conscience
- Sécurité personnelle
- Compréhension du changement climatique
Destiné à environ 10 000 jeunes en Grande-Manchester, ce programme s’adresse aux établissements tels que les lycées, les centres de formation, les institutions pour jeunes délinquants et les lieux d’emploi pour diplômés, avec une ambition d’extension nationale.

Un contexte difficile pour la Génération Z
Selon la psychiatre Sandeep Ranote, les difficultés rencontrées par cette génération en matière de communication et d’adaptation au monde professionnel sont étroitement liées aux bouleversements sociaux auxquels elle a été confrontée. Un rapport de la fondation Resolution de 2024 souligne notamment que les jeunes dans la vingtaine sont plus souvent sans emploi en raison de problèmes de santé mentale, un facteur souvent mal compris ou caricaturé dans les médias.
La crise sanitaire du Covid-19 a accru l’isolement et la perte de confiance sociale chez de nombreux jeunes, comme en témoigne Dhruwi Mistry, étudiante en climatologie et co-créatrice du programme, qui évoque un recul des interactions sociales et un effet marqué sur la santé mentale de ses pairs.
Des témoignages éclairants
Georgia Atkins, 19 ans, apprécie particulièrement le module sur la littératie numérique, qui lui a permis de mieux déceler la désinformation sur les réseaux sociaux, notamment les vidéos truquées comme celle de Morgan Freeman présentée au début du cursus. Elle souligne aussi l’utilité des mises en situation pour gérer des situations sociales délicates.
Tom Bolton, 17 ans, étudiant en mode, insiste sur le manque de préparation pratique à l’entrée dans le monde professionnel, notamment pour la rédaction de CV et la gestion financière, des compétences que le programme Higher Health promet d’apporter.

Une reconnaissance des forces de la Génération Z
Plus qu’une génération à reformer, la Génération Z est reconnue pour ses qualités uniques. Selon la psychiatre Ranote, ces jeunes adultes remettent en question les normes et s’engagent politiquement plus que les générations précédentes. Becca Hutson, directrice éditoriale d’un média dirigé par des jeunes, souligne leur maîtrise exceptionnelle des médias numériques et leur souci accru d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Le programme Higher Health, bien que ciblé sur les 16-25 ans, a même séduit des participants plus âgés qui y ont trouvé un intérêt concret, notamment dans la prévention des escroqueries quotidiennes et la gestion des interactions sociales dans un monde hyperconnecté.
Changer la perception pour mieux accompagner
Face à des mutations sociales rapides, nombreuses sont les voix qui appellent à dépasser les clichés sur la Génération Z pour mieux comprendre et accompagner ces jeunes dans leur transition vers l’âge adulte. Le programme de formation aux soft skills s’inscrit ainsi dans une volonté de « prévention précoce », en dotant les jeunes des outils nécessaires pour évoluer avec confiance dans un environnement complexe.
À l’heure où la génération Alpha se profile, ces initiatives pourraient bien servir de modèle pour adapter les formations aux défis toujours renouvelés du monde moderne.