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Avec l’arrivée de la quarantaine, il est fréquent d’observer une prise de poids abdominale, un phénomène souvent attribué à un mode de vie moins actif ou à une alimentation déséquilibrée. Pourtant, une récente étude américaine met en lumière un facteur génétique et biologique qui expliquerait cette tendance, indépendamment des efforts physiques ou des régimes alimentaires.
Un phénomène programmé dès le milieu de la vie
Des chercheurs du Centre médical City of Hope, en Californie, ont publié dans la revue Science les résultats d’une étude démontrant que, dès la quarantaine, le corps humain est naturellement programmé pour accumuler davantage de graisse au niveau de l’abdomen. Cette prise de poids abdominale s’explique par une multiplication accrue des cellules adipeuses, appelées adipocytes, dans cette zone spécifique du corps.
L’accumulation de graisse abdominale est un facteur de risque pour de nombreuses maladies.
Le rôle clé des cellules progénitrices adipocytes
La recherche, menée sur des souris, a révélé que la multiplication des adipocytes est déclenchée par des cellules progénitrices peu spécialisées, capables de se transformer en cellules adipeuses. Avec l’âge, ces cellules progénitrices se multiplient davantage au niveau du ventre, conduisant à la formation de nouvelles cellules graisseuses dans cette région.
Pour confirmer ce mécanisme, les scientifiques ont transplanté des cellules progénitrices issues de souris d’âge moyen dans des souris jeunes, et inversement. Le résultat a été sans appel : les jeunes souris ont commencé à accumuler de la graisse abdominale, tandis que les souris plus âgées n’ont pas vu leur ventre augmenter. Ce qui confirme que cette prise de poids est liée à la programmation des cellules progénitrices, et non à un changement d’alimentation ou d’activité physique.
Vers un blocage possible de la prise de poids abdominale
L’équipe dirigée par Adolfo Garcia-Ocana a identifié un groupe spécifique de cellules progénitrices qui se multiplient avec l’âge. Toutes ces cellules possèdent un récepteur nommé LIFR, qui régule leur activité. En bloquant ce récepteur, il serait théoriquement envisageable d’empêcher la multiplication excessive de ces cellules à partir de la quarantaine.
Ce freinage pourrait ainsi limiter l’accumulation de graisse viscérale, connue pour augmenter les risques de maladies graves telles que certains cancers, les maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques pour lutter spécifiquement contre la prise de poids abdominale liée à l’âge.