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Un couple craint de ne pas pouvoir être réuni pour la naissance de leur premier enfant en raison d’un durcissement des exigences linguistiques imposées par le gouvernement britannique avant l’entrée au Royaume-Uni.
Durcissement des critères linguistiques dans la politique d’immigration
Le projet gouvernemental, présenté dans un nouveau livre blanc sur l’immigration, prévoit d’étendre les exigences en matière de maîtrise de l’anglais à un plus grand nombre de catégories d’immigration, incluant aussi bien les demandeurs principaux que leurs dépendants. Cette réforme introduit notamment une évaluation progressive des améliorations linguistiques au fil du temps.
Une séparation douloureuse pour un jeune couple
Elen Soghomonyan, 23 ans, et son époux Dmitri Piliposyan, 25 ans, se sont mariés en janvier 2022. Citoyenne britannique d’origine arménienne, Elen est née et a grandi au Royaume-Uni. Diplômée en droit et criminologie de l’Université Royal Holloway de Londres, elle aspire à devenir avocate au barreau.
Le couple s’est uni en Arménie car Dmitri ne dispose pas d’autorisation pour entrer au Royaume-Uni. Enceinte de 11 semaines, Elen se rend régulièrement en Arménie pour retrouver son mari. Toutefois, malgré le fait que Dmitri réponde aux critères officiels concernant leur relation et le seuil de revenus, il n’a pas réussi à valider le test d’anglais. Cette difficulté s’explique par sa maladie, une sclérose diffuse, qui provoque fatigue, faiblesse dans les jambes et troubles de la concentration et de la mémoire.
Un refus d’exemption motivé par la maladie
La demande d’exemption du test d’anglais, formulée par son avocat au motif de son état de santé, a été rejetée par le ministère de l’Intérieur. Selon ce dernier, le cas ne constitue pas une « circonstance exceptionnelle » justifiant une dérogation. Le couple a décidé de faire appel de cette décision.
Une réaction de peine et d’incompréhension
À l’annonce du renforcement des exigences linguistiques, le couple a exprimé son profond désarroi. Elen dénonce une mesure injuste, qui complique la construction de leur vie commune : « Mon mari a essayé à plusieurs reprises de passer l’examen d’anglais, mais sa maladie l’en empêche. Cette annonce m’a rendue très en colère et déçue. C’est injuste et cela ne facilite pas la construction d’un mariage civilisé. C’est très dur d’être séparés ».
Pour pallier cette séparation, ils communiquent quotidiennement par téléphone, parfois même avec des appels vidéo via WhatsApp pendant leur sommeil, substitut à la présence physique.
« L’ensemble de la procédure de visa avec le ministère de l’Intérieur m’a plongée dans l’anxiété et la dépression, un mal-être que je n’avais jamais connu auparavant », confie Elen. « Je ne sais même pas si mon mari pourra être à mes côtés lors de l’accouchement. »
Le désarroi du mari face aux obstacles
Dmitri exprime son désespoir face à chaque nouvelle barrière : « Juste au moment où je pensais pouvoir enfin vivre avec ma femme, le ministère de l’Intérieur ajoute un nouvel obstacle. J’ai toujours rêvé de fonder une famille, mais ils ont construit un mur devant nous. C’est dévastateur. La personne la plus importante dans ma vie est ma femme, et il est difficile d’être sans elle. Elle colore ma vie de belles nuances. »
Un avis critique de la défense juridique
Naga Kandiah, avocate du couple chez MTC Solicitors, dénonce une situation inacceptable : « Une citoyenne britannique, née et élevée au Royaume-Uni, est contrainte de vivre séparée de son mari. Malgré un diagnostic clair de handicap, la demande d’exemption du test d’anglais a été refusée. »
Elle alerte sur les conséquences du nouveau livre blanc gouvernemental qui étend les exigences linguistiques et rendra encore plus difficile la réunification et l’installation des familles, en particulier celles touchées par un handicap. « Quel système refuse à un citoyen britannique le droit de choisir son conjoint ? Où est la justice dans tout cela ? »