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Une campagne de dénigrement émanant de la sinosphère cible l’avion de chasse français Rafale depuis la destruction présumée d’au moins un appareil lors des affrontements entre l’Inde et le Pakistan le 6 mai. Dans un entretien avec la rédaction des Observateurs de France 24, Olivier Arifon, professeur à l’Université de Nice, analyse cet écosystème de désinformation en provenance de Chine.
Des bombardements et une perte tragique
Dans la nuit du 6 mai, l’Inde a lancé l’opération Sindoor, une campagne de frappes aériennes contre le Pakistan. Au cours de ces affrontements, l’armée de l’Air indienne aurait perdu au moins un Rafale, l’avion le plus avancé de ses forces. Cette perte a engendré une vague de dénigrement et d’intoxication en provenance de Chine, où l’aviation pakistanaise, majoritairement composée d’appareils chinois, a célébré la prétendue supériorité de ses chasseurs.
Une campagne de désinformation sans précédent
Olivier Arifon souligne que cette campagne de dénigrement est unique dans l’histoire de la République populaire de Chine. Selon lui, la Chine a mis en place un écosystème de désinformation qui inclut des acteurs variés tels que des membres de la société civile, des entités étatiques, des médias peu fiables, et des relais d’information. Ce modèle rappelle les pratiques de désinformation observées chez les acteurs russes.
La stratégie de désinformation chinoise
La stratégie de désinformation chinoise a évolué, passant d’une approche rudimentaire à une exploitation de faits réels pour diffuser de fausses nouvelles. En utilisant des éléments d’actualité, les acteurs de la désinformation créent une boucle qui résonne dans le monde virtuel, amplifiant leur impact. Cela se révèle plus efficace face à une population de citoyens de mieux en mieux informés.
En combinant humour, activisme et propagande, cette stratégie vise à éroder la confiance du public, en tirant parti d’événements controversés comme la destruction présumée des Rafale, pour lesquelles ni l’armée française ni Dassault Aviation ne fourniront de commentaires, laissant place au doute.
Une diffusion multilingue
Les autorités chinoises cherchent à étendre la portée de leur désinformation au-delà de leurs frontières linguistiques. Bien que l’anglais soit la langue dominante, d’autres langues comme le français ou l’arabe pourraient être utilisées pour cibler des pays comme la France, souvent accusée de néocolonialisme en Afrique.
La France dans le viseur de la désinformation
Bien que la France ne soit pas un ennemi traditionnel de la Chine, elle est devenue une cible dans ce contexte particulier. La proximité avec le Pakistan, sous influence chinoise, et la rivalité persistante avec l’Inde, expliquent que la France se trouve mêlée à cette affaire de manière inattendue.
Un tournant dans les méthodes de désinformation
Cette évolution dans l’écosystème de désinformation pourrait signaler une approche plus agressive de la part de la Chine, comparable à celle observée avec la Russie. Olivier Arifon conclut que cette dynamique pourrait se poursuivre, rendant la désinformation chinoise de plus en plus complexe et omniprésente.