Table of Contents
Une nouvelle controverse a éclaté en Turquie suite à la publication d’un dessin dans le magazine satirique Leman, accusé de représenter le prophète Mahomet. Ce dessin a suscité la colère de certains membres de la société, entraînant des arrestations et des affrontements avec la police.
Des affrontements à Istanbul
Des émeutes ont eu lieu à Istanbul, lundi 30 juin, lorsque la police a été contrainte d’utiliser des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser une foule en colère. Cette réaction fait suite aux allégations selon lesquelles le magazine satirique Leman aurait publié un dessin considérée comme offensant envers les valeurs religieuses.
Le procureur général d’Istanbul a ordonné l’arrestation de plusieurs rédacteurs du magazine, affirmant que le dessin « dénigre ouvertement les valeurs religieuses ». Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a également annoncé l’arrestation du dessinateur, D.P., et a partagé des images de cette arrestation sur les réseaux sociaux.
Défense du magazine Leman
Le rédacteur en chef du magazine, Tuncay Akgun, a affirmé que le dessin avait été mal interprété. Selon lui, il ne représente pas le prophète Mahomet mais un personnage fictif nommé Mohammed, qui symbolise les victimes des bombardements en Israël. Il a souligné que plus de 200 millions de personnes dans le monde musulman portent ce nom et que le magazine ne prendrait jamais le risque de caricaturer le prophète.
Réactions politiques et sociales
La situation a provoqué des réactions fortes parmi les responsables politiques. Le ministre de la Justice, Yilmaz Tunc, a déclaré l’ouverture d’une enquête pour « insulte publique aux valeurs religieuses ». Il a fermement condamné le manque de respect envers les croyances. De son côté, le gouverneur d’Istanbul, Davut Gul, a dénoncé les attaques contre les valeurs sacrées de la société turque.
Un contexte de tensions persistantes
Le magazine Leman, créé en 1991, a longtemps été la cible des critiques des conservateurs, notamment en raison de son soutien à Charlie Hebdo après les attentats de 2015 à Paris. Cette nouvelle polémique souligne les tensions persistantes en Turquie concernant la liberté d’expression et le respect des valeurs religieuses.