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Soutenir les consommateurs de fast-fashion : un impératif social

by Sara
Soutenir les consommateurs de fast-fashion : un impératif social
France

La mode peut être accessible à tous sans pour autant occasionner autant de dégâts sociaux, environnementaux et même sanitaires. C’est l’avis de Valeria Rodriguez, porte-parole de l’ONG Max Havelaar France, qui s’exprime à ce sujet à la suite de l’adoption d’une proposition de loi le 10 juin au Sénat.

La réalité de la fast-fashion

Depuis quelques semaines, les grandes marques de fast-fashion multiplient les campagnes de communication, se positionnant comme des champions du pouvoir d’achat. Elles prétendent offrir une mode à la portée de tous. Toutefois, derrière ce discours séduisant, se cache une réalité inquiétante.

De nombreux consommateurs achètent des vêtements issus de la fast-fashion non par choix, mais par contrainte budgétaire. Le prix reste le principal critère d’achat pour les Français, comme l’indique une étude Harris Interactive de 2024. Malgré cela, 70 % des Français se disent prêts à changer leurs habitudes pour réduire l’impact environnemental et social de leur consommation vestimentaire, selon une étude YouGov de 2024. Ce décalage entre intention et pratique résulte d’injonctions contradictoires et d’un manque d’alternatives accessibles. Il est donc essentiel de soutenir les consommateurs plutôt que de les culpabiliser.

Lobbys et droits humains

Récemment, les grandes marques ont intensifié leurs efforts de lobbying, affirmant qu’une loi en préparation au Parlement pourrait priver certains consommateurs de leur droit à s’habiller. Bien que nous convenions que la mode doit être accessible à tous, il est crucial de noter que les pratiques des entreprises de fast-fashion ne représentent pas la solution. Ces entreprises sont au cœur du problème, poursuivant un modèle axé sur la rapidité et le moindre coût, au détriment des droits humains et de la planète.

Des risques pour la santé

La notion de « mode pour tous », telle qu’elle est actuellement défendue par les grandes marques, néglige les droits fondamentaux des personnes qui fabriquent nos vêtements. La majorité des ouvrières du textile, souvent victimes d’esclavage moderne, perçoivent des salaires si dérisoires qu’elles sont contraintes de travailler de nombreuses heures supplémentaires pour satisfaire leurs besoins vitaux, tels que se nourrir et se loger. La situation est alarmante et ne cesse de se détériorer.

À la fin de l’année 2023, au Bangladesh, des travailleuses du secteur textile qui avaient manifesté pour obtenir une augmentation de salaire, gelé depuis 2018 malgré une inflation dépassant les 10 %, ont été violemment réprimées. Leur pauvreté continue de s’aggraver, à l’insu des acteurs du secteur.

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