Une récente étude révèle que les glaciers situés au Chili ainsi que dans d’autres pays traversés par la chaîne montagneuse des Andes sont exposés à un risque accru de fonte accélérée et de glissements de terrain. Cette situation résulte principalement de la hausse des températures, accompagnée d’une activité sismique et volcanique exacerbée par le changement climatique. La fonte des glaciers andins s’accélère à un rythme supérieur de plus de 35 % à la moyenne mondiale.
Publiée dans la revue américaine des sciences de la Terre en Amérique du Sud, cette étude modélise plusieurs phénomènes tels que :
- la vidange soudaine des lacs glaciaires ;
- les coulées de boue et de débris ;
- les avalanches de glace ;
- les glissements de terrain ;
- l’avancée glaciaire rapide dépassant les vitesses naturelles.
Le géologue Felipe Ogalde, de l’université du Chili et co-auteur de cette recherche, précise : « L’étude a identifié environ dix glaciers particulièrement vulnérables à un ou plusieurs de ces facteurs de déstabilisation majeurs. »
Ces glaciers comprennent certains sujets à des risques d’avalanches de glace, d’autres à des replis brusques, ainsi que certains touchés par la diminution du niveau des lacs glaciaires. D’autres encore pourraient subir les conséquences des éruptions volcaniques, notamment dans ce pays situé sur la « Ceinture de feu » du Pacifique, une zone dense en volcans et séismes.
Ogalde souligne que les trois glaciers les plus affectés se situent à proximité des centres d’émission principaux du volcan San José dans les Andes. Ils sont particulièrement vulnérables aux coulées de boue volcanique, qui combinent souvent eau, cendres volcaniques et débris rocheux.
Au niveau mondial, les glaciers reculent en raison de la hausse des températures, ce qui entraîne une perte de masse et une instabilité croissante avec le temps. Le chercheur explique que l’élévation des températures provoque l’infiltration d’eau, soit par la pluie soit par la fonte rapide de la couverture glaciaire. Cette eau s’infiltre à la base du glacier, agissant comme un lubrifiant et accélérant ainsi le déplacement de la glace dans un processus naturel appelé effondrement glaciaire.
Cette dynamique est une réaction directe au déséquilibre subi par les glaciers, causé par l’augmentation progressive des températures de l’air, même dans les hautes altitudes des Andes.
Une autre étude précédemment publiée a mis en lumière que le phénomène de fonte des glaciers, amplifié par le changement climatique, pourrait également activer les volcans cachés sous la glace andine, avec un risque d’intensification des activités volcaniques.
La chaîne des Andes compte près de 25 000 glaciers, qui couvrent une superficie d’environ 30 000 km², ce qui en fait la plus grande étendue glaciaire de l’hémisphère sud après l’Antarctique.
Les modèles climatiques prévoient une hausse des températures dans les Andes comprise entre 1,1 et 4,5 °C d’ici la fin du siècle. L’étude alerte sur une réduction moyenne de 0,7 mètre par an des glaciers andins, une vitesse de fonte dépassant de 35 % la moyenne mondiale.
Cette menace principale est liée au changement climatique, qui provoque une augmentation des températures ainsi qu’une variation en volume et en répartition des précipitations dans la chaîne andine.
La diminution et la disparition progressive des glaciers entraîneront une réduction significative des ressources en eau dans les bassins versants. Ce phénomène pourrait engendrer des épisodes sévères de sécheresse dans les régions arides et semi-arides des Andes, impactant la sécurité en eau et en alimentation des populations localisées tout au long de la chaîne.
La chaîne des Andes s’étend sur la côte ouest de l’Amérique du Sud sur environ 7100 kilomètres de long et 500 kilomètres de large, avec une altitude moyenne de 4000 mètres. Elle traverse sept pays : l’Argentine, l’Équateur, la Bolivie, le Pérou, le Chili, la Colombie et le Venezuela.