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Laurent Favre, directeur général d’OPmobility (anciennement Plastic Omnium), ne manque pas d’éloges pour les États-Unis, pays où il traverse l’Atlantique plusieurs fois par an. En janvier dernier, il a présenté les innovations du groupe au CES 2025 à Las Vegas, un événement majeur de la technologie mondiale. À l’automne prochain, OPmobility inaugurera son siège américain à Troy, près de Detroit.
Un acteur majeur sur le marché américain
OPmobility, fleuron de l’industrie française, dispose déjà de 13 usines aux États-Unis, son premier marché. Fondé en 1946 par Pierre Burelle, le groupe est toujours détenu à 60% par ses descendants. Initialement reconnu pour ses conteneurs à ordures ménagères, il produit aujourd’hui des réservoirs à carburant, des pare-chocs, des systèmes d’éclairage et des solutions pour la mobilité à hydrogène, fournissant des marques prestigieuses telles que Stellantis, Alstom et Volkswagen.
Résultats financiers solides
Depuis son siège à Levallois-Perret, OPmobility a récemment dévoilé des résultats financiers encourageants, avec un bénéfice opérationnel en hausse de 11% au premier semestre et une amélioration de la génération de cash. Ce succès s’inscrit dans un marché automobile en déclin.
Michael Foundoukidis, analyste chez Oddo BHF, souligne que la solidité du groupe réside dans sa gestion familiale, axée sur une approche disciplinée et une flexibilité sur les coûts. Un programme de réduction des coûts a été mis en place, permettant à l’équipementier de résister aux défis douaniers américains grâce à sa forte implantation locale. En effet, 95% des produits vendus aux États-Unis sont fabriqués sur place.
Perspectives d’avenir
Malgré une baisse de 9% du chiffre d’affaires en Amérique du Nord au premier semestre, due à des interruptions de production chez certains constructeurs, OPmobility se distingue par ses performances. L’entreprise vise à doubler son chiffre d’affaires dans les cinq prochaines années, avec des prévisions de croissance principalement aux États-Unis.
Laurent Favre a rejeté l’idée de suspendre les investissements aux États-Unis, en réponse à l’appel d’Emmanuel Macron. Il affirme que le marché américain, avec un pouvoir d’achat supérieur et des comportements d’achat distincts, sera plus dynamique à long terme que le marché européen. Les véhicules y sont également moins soumis à une fiscalité négative, ce qui favorise les ventes.
Un environnement concurrentiel
Alors que les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine sont tendues, le marché américain reste relativement protégé des acteurs chinois. Les récents droits de douane imposés sur les véhicules chinois par l’administration Biden ont renforcé cette dynamique. De plus, les États-Unis sont en avance sur les innovations, notamment dans le domaine des véhicules autonomes, largement testés sur le sol américain.
Félicie Burelle, directrice générale adjointe d’OPmobility, note que l’objet même de la voiture est moins controversé aux États-Unis qu’en Europe, ce qui est un atout pour les entreprises comme OPmobility. Malgré les incertitudes à court terme dues aux droits de douane, les décisions stratégiques du groupe sont orientées vers un horizon de 5 à 10 ans, s’appuyant sur des facteurs structurels.