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Chaque année, c’est la même scène. Alors que juillet touche à sa fin, les juillettistes rentrent au bureau le teint hâlé, tandis que les aoûtiens s’entassent sur l’A7, coincés dans le chassé-croisé. L’été français ne se vit plus, il se partage… à contre-cœur.
Un été partagé en 2025
En 2025, plus de 60 % des réservations estivales se concentrent sur le mois d’août, contre 38 % en juillet, selon une étude de PAP Vacances. Cette domination ne passe pas inaperçue. Sur les réseaux sociaux et au bureau, les piques fusent. Les juillettistes se vantent d’avoir évité la foule, tandis que les aoûtiens jurent profiter de la “vraie” chaleur. Cependant, derrière les vannes, le ressentiment est réel, chaque groupe soupçonnant l’autre d’avoir gâché ses congés.
Juillet contre août : clichés, embouteillages et règlements de comptes
Le premier week-end d’août a encore été classé noir par Bison Futé, avec des autoroutes saturées, des files interminables à la gare, et des bouchons jusqu’à la frontière espagnole. Pour les juillettistes, c’est la confirmation que partir en juillet est un choix de bon sens. Ils le rappellent souvent : « en juillet, tout est plus calme ».
Les aoûtiens, de leur côté, dénoncent une jalousie mal déguisée et soulignent que la météo est souvent plus stable en août, un avantage que les chiffres ne démentent pas.
Les données recueillies par Liligo révèlent que les juillettistes partent en moyenne 15 jours, contre 11 pour les aoûtiens. En termes de budget, les deux camps sont au coude-à-coude : 592 € pour les juillettistes, 587 € pour les aoûtiens. Cette égalité ne suffit pas à apaiser les tensions. Historiquement, les ouvriers, contraints par la fermeture des usines, partaient en août, tandis que les cadres choisissaient juillet. Mais cette distinction a progressivement disparu.
Des vacances, un reflet d’identité
Comme l’explique le sociologue Jean Viard, « les vacances ne sont plus le privilège d’une classe, mais le reflet d’une organisation personnelle ou familiale ». Au travail, partir en juillet est souvent mal vu, tandis que rester en août est perçu comme un acte de résistance. Les juillettistes accusent les aoûtiens de profiter trop tard et de transformer les routes en piège à auto-stop, tandis que les aoûtiens raillent les juillettistes pour leur arrogance bronzée.
Une opposition culturelle presque plus forte que PSG-OM
Ce duel va au-delà des simples préférences saisonnières. Il touche à l’identité même des vacanciers. Selon un article du Point, un manager RH observe que « partir en juillet donne l’impression qu’on fuit ses responsabilités ». À l’inverse, rester au bureau en juillet pour s’éclipser en août peut être perçu comme un acte de résistance.
Les critiques s’inversent : les juillettistes dénoncent les aoûtiens bruyants, pressés, jamais vraiment déconnectés, tandis que les aoûtiens moquent le ton suffisant de ceux qui ont “déjà pris leur dose de soleil”. Le site Watson résume bien la fracture : « entre juillettistes et aoûtiens, ce n’est pas une affaire de dates, c’est une question de tempérament ».
Dans les faits, chacun continue de camper sur ses positions, mais tous partagent la même hantise : que l’été soit raté, brûlé par la canicule ou perdu dans les bouchons. Avec un mot d’ordre implicite : l’an prochain, on part en juin.