Selon les dernières statistiques officielles, le nombre d’animaux d’élevage victimes du loup a bondi de 25 % en un an ; le phénomène concerne désormais 59 départements, selon le décompte des attaques et constatations sur le terrain. Le retour du prédateur suscite des tensions dans plusieurs régions où la présence du Canis lupus, communément appelé « loups gris », se confirme et progresse.
Hausse des attaques : loup France élevage désormais présent dans 59 départements
Les données récentes montrent une augmentation notable des attaques contre les troupeaux. Le nombre d’animaux d’élevage tués ou blessés par le loup a progressé de 25 % en un an, et 59 départements déclarent à ce stade des impacts liés à la prédation. Les signalements et constats ont été relevés dans des zones où la présence du canidé était moins attendue jusqu’alors.
Plusieurs régions citées dans les bilans récents incluent la Normandie, l’Île‑de‑France, la Charente‑Maritime, le Limousin et la Mayenne. Dans cette dernière, il est indiqué que 13 animaux d’élevage ont été tués depuis le début de l’année ; dans le département voisin de la Manche, le bilan fait état de 22 bêtes décimées. Ces chiffres sont issus des relevés officiels qui recensent les attaques avérées et les constats techniques réalisés par les services compétents.
Les éleveurs concernés décrivent des pertes dans des départements où la cohabitation avec des prédateurs n’était pas devenue une problématique majeure depuis plusieurs décennies. Les mesures de protection des troupeaux—telles que la surveillance, les clôtures adaptées et l’emploi de chiens de protection—sont mentionnées comme des réponses possibles, sans toutefois modifier les chiffres globaux à ce stade.
Population lupine et statut légal : chiffres de l’OFB et confirmations de naissances
La progression des attaques s’inscrit dans un contexte de recrudescence de la population du loup en France. En décembre 2024, l’Office français de la biodiversité (OFB) estimait la population lupine à 1 013 individus, soit une hausse de 91 % depuis 2019. Ces chiffres relèvent d’inventaires et d’estimations nationaux visant à suivre la dynamique de l’espèce.
Le loup, considéré comme éradiqué en France depuis 1937, a réapparu progressivement à partir de 1992, avec des individus venus d’Italie. L’espèce est aujourd’hui protégée ; sa dynamique de recolonisation est donc suivie et encadrée par les autorités afin de concilier conservation de la biodiversité et préservation des activités d’élevage.
Les associations de défense de l’environnement voient dans cette forte progression une évolution favorable pour la biodiversité. À titre d’exemple, la naissance de 5 louveteaux en Haute‑Marne a été confirmée par la préfecture le 29 juillet dernier, information reprise dans les bilans locaux et nationaux. Ces naissances témoignent de la reproduction sur le territoire et expliquent en partie l’augmentation des effectifs constatée par l’OFB.
La présence accrue du loup en France soulève des enjeux concrets pour les éleveurs et les gestionnaires d’espaces naturels. La nécessité d’adapter les dispositifs de protection des troupeaux et d’affiner la surveillance figure parmi les réponses mises en avant dans les rapports et échanges entre acteurs, sans que cela n’altère les chiffres publiés à ce jour.