Exposition de Défense et de Sécurité à Londres : Un Événement Mondial

Exposition défense sécurité Londres : organisation, portée et secteurs

Lancé officiellement en septembre 2001 comme prolongement du salon de l’armée et de la marine britanniques, le rendez‑vous se tient biennalement chaque septembre au cœur de la capitale. L’événement est assuré par la société Clarion Events, qui organise par ailleurs 24 autres salons d’armement à travers le monde. Il attire la plupart des grandes entreprises de défense internationales, des États et des organisations qui y présentent des équipements allant des fusils de précision et des chars aux lanceurs, avions de combat et navires de guerre.

Le salon couvre plusieurs pavillons et filières spécialisées :

• l’aéronautique ;
• les pavillons étatiques, où des institutions gouvernementales exposent les capacités de défense de leur pays ;
• le domaine terrestre, avec véhicules blindés, armement et munitions ;
• la fabrication, consacrée aux innovations et aux technologies émergentes dans le secteur de la défense ;
• le secteur médical, présentant les techniques de secours destinées au personnel de première ligne, militaire et civil ;
• le naval, incluant la démonstration de bâtiments et de technologies marines sur le front de mer du salon ;
• l’espace ;
• les technologies avancées, notamment des solutions en intelligence artificielle et en sécurité informatique.

La manifestation joue un rôle central pour les acheteurs gouvernementaux et les entreprises privées cherchant à conclure des contrats, à montrer des prototypes ou à établir des partenariats industriels.

Incidents et controverses notables entre 2003 et 2025

Depuis sa création, l’exposition a été marquée par plusieurs polémiques et interventions d’ONG. En 2003, les organisateurs avaient demandé aux exposants de ne pas promouvoir « non adaptées au marché britannique » les munitions à sous‑munitions, mais le quotidien The Guardian avait révélé que des entreprises israéliennes présentaient des bombes sous d’autres dénominations.

En 2011, Amnesty International a indiqué avoir obtenu des brochures montrant la promotion d’équipements de torture illégaux, alors même que le règlement officiel du salon interdit la vente de tels matériels. La même année, deux entreprises ont été exclues de l’exposition pour avoir fait la promotion de munitions à sous‑munitions.

Lors de l’édition 2017, la police britannique a procédé à l’arrestation de plus d’une centaine de militants qui tentaient d’entraver l’accès au site afin d’empêcher l’installation de certains pavillons industriels.

À l’approche de l’édition 2025, un large front d’opposition — rassemblant « plus d’une centaine d’organisations populaires et militantes » selon les annonces des groupes concernés — a appelé à des manifestations devant l’ExCeL lors de l’ouverture. Parmi les signataires figuraient des organisations pro‑Palestine, des mouvements climatiques, des groupes anti‑impérialistes et d’autres collectifs réclamant la fermeture du salon.

Le 28 août 2025, le site Politico a rapporté que le gouvernement britannique avait officiellement interdit d’inviter des responsables officiels israéliens à participer à l’exposition, en raison des critiques liées aux opérations militaires d’Israël à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Israël a alors « exprimé son profond mécontentement » face à la décision de Londres et a annoncé qu’elle ne participerait pas et n’installerait pas de pavillon officiel.

Le ministère israélien de la Défense a déclaré que la décision du Royaume‑Uni avait été prise « de manière unilatérale » et l’a qualifiée de « nuisible et honteuse, prise délibérément contre les représentants d’Israël ».

Ces épisodes illustrent la tension récurrente entre les enjeux commerciaux du salon — contrats, démonstrations technologiques et diplomatie industrielle — et les critiques éthiques et politiques portant sur la nature des matériels exposés et sur les acteurs invités.

Fonctionnement et débats autour du salon

Les organisateurs défendent le caractère professionnel du salon, qui permet selon eux de centraliser échanges, démonstrations et négociations entre gouvernements et industriels. Les opposants, pour leur part, dénoncent la normalisation d’un marché des armes considéré par certains comme opaque et source de violations des droits humains dans divers conflits.

Le débat public autour de l’exposition continue d’alimenter consultations, campagnes d’ONG et prises de position politiques chaque année où le salon s’ouvre, faisant de cette foire un lieu autant d’affaires que de contestation.