Deux sites français viennent d’être retenus dans le cadre de la Mission Patrimoine, une initiative qui associe restauration et mécénat autour du Loto du patrimoine. En Corse et en Normandie, l’église Saint-Cyprien de Morsiglia et le manoir de Coupesarte figurent parmi les projets soutenus par la Fondation du patrimoine, l’État et la FDJ. Cette huitième édition prévoit des mécanismes de financement et des tirages spéciaux destinés à financer les travaux tout en valorisant le patrimoine local.
À Morsiglia, l’église Saint‑Cyprien retenue pour le Loto du patrimoine
Le sanctuaire Saint-Cyprien, situé dans le cap Corse et classé monument historique, est un exemple de l’architecture corse du XVIe siècle. De style pisan, l’église a connu des ajouts d’éléments baroques à partir du XVIIIe siècle et abrite aussi le plus ancien orgue de Corse, réalisé en 1770 par Petrus Pirani, ainsi que des œuvres d’art telles qu’une chaire et des fonts baptismaux attribués à Giovanni Pellegrini (1696).
La structure souffre d’une fissure majeure traversant le chœur et le corps de l’édifice; la toiture s’est affaissée par endroits et des infiltrations dégradent fresques et objets d’art classés. Des travaux importants sont prévus par la municipalité pour consolider l’église et lui redonner son lustre d’antan; l’objectif est aussi d’enrichir les activités culturelles de la microrégion afin de dynamiser ce village de 300 habitants.
Le manoir de Coupesarte, symbole de l’édition Mission Patrimoine en Normandie
Le manoir de Coupesarte, installé à Mézidon Vallée d’Auge, est une construction augeron typique qui se déploie sur deux bâtiments en équerre, dont une aile XVe et l’autre aile XVIIe, avec échauguettes et douves en eau donnant au site un air d’Azay‑le‑Rideau.
Le dossier, porté par les propriétaires et soutenu par la Fondation du Patrimoine, prévoit des dons et une collecte: l’objectif est d’atteindre 500 000 €, alors que le coût total est estimé à près de deux millions d’euros. Le Loto du patrimoine devrait apporter un coup de pouce; des tirages dédiés sont prévus à l’automne 2025 et les travaux visent à restaurer les extérieurs et l’intérieur du manoir. Une souscription est en cours, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine.
« Les tuileaux entre les colombages forment un ordonnancement régulier, mais pour autant, il y a une grande diversité de dessin. Si on regarde bien, ce ne sont jamais les mêmes motifs d’un colombage à l’autre », présentait Marie‑Paule Pelletier, l’une des copropriétaires, rencontrée cet été.
La famille d’Anisy est à l’origine de la création du manoir; l’histoire se poursuit au fil des générations, et l’intérieur, non visitable hors Journées du Patrimoine, abrite notamment la chambre dite de Cupidon avec des décors peints. Le projet prévoit des travaux en phases, avec Phase 1A (aile XVIIe et façades sur douves) et Phase 1B (aile XVe), couvrant maçonnerie, structures bois, charpente et couverture, ainsi que la restauration des éléments intérieurs et extérieurs.
La souscription est en cours; l’objectif financier et les démarches de mécénat visent à soutenir les phases de restauration et à permettre le démarrage des travaux fin 2025, pour une durée prévisible jusqu’en 2029.