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La Floride envisage de supprimer toutes les obligations vaccinales, y compris pour les écoliers, a annoncé mercredi 3 septembre Joseph Ladapo, provoquant un vif débat sur l’obligation vaccinale Floride et la santé publique.
Obligation vaccinale Floride : l’annonce de Joseph Ladapo le 3 septembre
Lors d’un discours prononcé mercredi 3 septembre à l’école chrétienne Grace Christian School, à Valrico, dans le centre de l’État, le chirurgien général de Floride, Joseph Ladapo, a déclaré vouloir mettre fin « à toutes les obligations vaccinales, toutes sans exception, jusqu’à la dernière ». L’intervention visait explicitement les règles s’appliquant aux élèves, selon ses propos.
Interrogatif sur le pouvoir de l’État d’imposer des injections, il a ajouté :
« Qui suis-je, moi qui me tiens ici devant vous, pour vous dire ce que vous devez mettre dans votre corps ? Qui suis-je pour vous dire ce que votre enfant doit mettre dans son corps ? Je n’ai pas ce droit. Votre corps est un don de Dieu »
Joseph Ladapo est connu pour son opposition aux vaccins contre le Covid‑19. Son annonce intervient alors que, selon le texte rendu public, l’administration fédérale a amorcé des révisions de la politique vaccinale depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, sous la houlette du secrétaire fédéral à la santé, Robert Kennedy Jr.
Réactions d’experts et initiatives d’États face aux annonces
La perspective de supprimer l’obligation vaccinale en Floride suscite des critiques d’experts en santé publique. Amesh Adalja, spécialiste des maladies infectieuses à l’université Johns‑Hopkins, a qualifié l’annonce d’« une capitulation servile devant le mouvement nihiliste antivaccins ». L’épidémiologiste Syra Madad a déclaré :
« Les vaccins sont sûrs, efficaces et sauvent des vies »
et a ajouté que supprimer la vaccination obligatoire à l’école reviendrait à
« mettre en danger les enfants et des millions d’autres personnes »
.
Ces critiques s’inscrivent dans un contexte où des voix remettent en cause l’utilité des obligations, tandis que les vaccins sont crédités d’avoir permis d’éradiquer ou de contrôler des maladies comme la rougeole, les oreillons, la rubéole, la polio et l’hépatite B. Les oppositions incluent aussi des demandes d’exemptions pour motifs religieux, plus fréquentes parmi certains élus conservateurs.
Cette année, les États‑Unis ont enregistré leur pire épidémie de rougeole depuis plus de trois décennies, avec environ 1 400 cas concentrés dans une communauté mennonite ultraconservatrice du Texas, rappelant les risques d’un recul de la couverture vaccinale.
Mercredi, plus d’un millier d’employés et d’anciens personnels du ministère américain de la santé ont signé une lettre adressée aux parlementaires demandant la démission de Robert Kennedy Jr, l’accusant de « mettre en danger » la population par sa politique.
En réaction au limogeage la semaine précédente de Susan Monarez, qui dirigeait les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), la Californie, l’Oregon et l’État de Washington ont annoncé la formation d’une « alliance sanitaire ». Les dirigeants démocrates de ces États ont accusé l’administration fédérale de « politisation de la science » et précisé vouloir fournir à leurs résidents des recommandations vaccinales « élaborées par des scientifiques, des médecins et d’autres responsables de santé publique de confiance ».
Conséquences et enjeux pour la santé publique aux États‑Unis
L’annonce de la Floride relance le débat national sur l’équilibre entre liberté individuelle et protection collective. Les partisans de la suppression de l’obligation vaccinale évoquent la liberté de choix et des arguments religieux ; les défenseurs des obligations soulignent quant à eux l’importance des couvertures vaccinales pour prévenir des épidémies et protéger les personnes vulnérables.
Sur le plan politique, la question s’inscrit dans une polarisation plus large : Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie et figure souvent opposée à l’administration fédérale, a pris position contre ces orientations, tandis que des responsables républicains des États du Sud soutiennent les mesures de réduction des obligations.
Les autorités sanitaires et des spécialistes appellent à maintenir des données et des recommandations basées sur des évaluations scientifiques, alors que certaines décisions récentes du gouvernement fédéral ont modifié le financement et l’accès à certains types de vaccins.
La discussion sur l’obligation vaccinale Floride devrait évoluer dans les semaines et mois à venir, au gré des initiatives législatives et administratives des États et du niveau de réaction des communautés médicales.